
En franchissant la ligne d’arrivée à Barcelone à 20h54’30’’ heure locale hier, Pepe Ribes et Ryan Breymaier (Hugo Boss) ont remporté la première édition de la New York to Barcelona Race. Team Neutrogena se classe second et Gaes Centros Audiotivos, le dernier concurrent, était ce lundi matin à 50 milles de l’arrivée.
Ils ont bouclé le parcours, de New York à Barcelone, en 14 jours, deux heures, 44 minutes et 30 secondes. Fatigués mais heureux, Pepe Ribes et Ryan Breymaier sont arrivés ce dimanche à la tombée de la nuit dans la capitale catalane. La traversée de l’Atlantique suivie par l’entrée en Méditerranée n’ont rien eu d’un long fleuve tranquille pour Hugo Boss, qui a fait la majeure partie de la course dans le sillage de Safran, contraint à l’abandon jeudi après midi. « La course a été très exigeante pour nous, il ne s’agissait pas seulement de courir, nous avons également eu beaucoup de problèmes à régler, commentait Pepe Ribes à son arrivée au ponton. Moins vous avez de temps pour vous consacrer à la course, plus c’est stressant ». Des problèmes qui se sont enchaînés depuis le départ. « Lorsque l’on tire sur la machine, elle n’apprécie pas toujours. Nous n’avons pas eu de problème majeur - rien qui ne nous a vraiment stoppés - mais nous avons endommagé le système de récupération d’eau pour les ballasts, ce qui a affecté notre vitesse », avançait de son côté Ryan Breymaier.
Une fin de course mouvementée
Marquée par la blessure de Marc Guillemot et l’abandon de Safran à Cadix, la fin de course n’a pas été de tout repos pour les trois équipages encore en course. À commencer par Hugo Boss. En tête depuis l’abandon de Safran, devant Team Neutrogena et Gaes Centros Audiotivos, Pepe Ribes et Ryan Breymaier ont affronté des conditions extrêmes lors de leur traversée du détroit de Gibraltar. « Le Détroit est toujours un endroit difficile à passer, il faut faire un effort considérable pendant une dizaine de milles, en sachant que de l’autre côté il n’y aura que 10 nœuds », expliquait Pepe Ribes à son arrivée. « Ce n’est pas simple de tirer des bords avec ce bateau dans 45 nœuds de vent, surtout après 13 jours de course sous pression et la fatigue que cela représente. C’est encore un jour de plus pendant lequel vous n’avez pas une minute de sommeil ». Puis, à l’approche de Barcelone, alors qu’ils naviguaient dans 20 nœuds au près, une rafale de 45 nœuds à l’avant du front a couché le bateau. « Aujourd’hui, c’est la première fois que j’ai vu le mât d’un IMOCA 60 sous l’eau. Nous avons traversé une risée, pensant qu’il s’agissait simplement de pluie, mais il y avait en réalité 50 nœuds, et nous avions les ballasts pleins et la quille basculée au maximum. Le bateau s’est purement et simplement écrasé. Le mât est resté sous l’eau environ trois minutes. Le moteur a pris feu. On aurait pu rester collés là, sans moteur et sans batterie, donc nous avons eu beaucoup de chance », racontait Pepe Ribes dimanche soir, saluant au passage le parcours de l’équipage de Safran qui a fait course en tête. « Ils ont fait une course exceptionnelle sur la traversée de l’Atlantique. Je ne sais pas quelle source de données météo ils utilisaient, mais ils ont choisi des trajectoires que je n’aurais jamais envisagées. C’est vraiment dommage que Marc se soit blessé parce qu’ils faisaient vraiment une belle course. Mais nous étions aussi prêts pour la bataille ».
Neutrogena, deuxième à Barcelone
Arrivés à 01h05’17’’ après 14 jours, six heures, 55 minutes et 17 secondes de course, Guillermo Altadiill et José Munoz terminent sur la deuxième marche du podium au terme d’une belle bagarre avec Hugo Boss. « Il y a eu des bons comme des mauvais moments. Le meilleur a certainement été l’arrivée parce qu’on avait l’impression d’aller plus vite et nous avions bon espoir de combler notre retard s’ils restaient encalminés. On avait la possibilité de gagner jusqu’à la fin, racontait Guillermo Altadill à son arrivée. Les pires moments ont été ceux pendant lesquels nous n'avions plus de vent alors qu'ils parvenaient à s’échapper plus vite que nous. Et hier cela a été particulièrement difficile de regagner du terrain. Ce fut une bonne course test pour le bateau, les voiles, les skippers. Quinze jours de compétition serrée avec les autres, pas seulement avec Hugo Boss, mais aussi avec Gaes et Safran. C’était parfait pour comparer les performances. Nous avons aussi pu nous confronter à toutes les allures : au près, au reaching… ». Barcelone attend maintenant le troisième et dernier concurrent pour compléter le podium.