
Aujourd’hui, l’alizé est bien établi autour de la Guadeloupe et les derniers 57 milles jusqu’au finish à Pointe-à-Pitre, en partie effectués de jour, ne devraient pas être trop compliqués pour Armel qui n’a qu’une hâte : en finir avec sa course. Il est attendu entre 18h00 et 20h00 sur la ligne d’arrivée, soit entre 23h00 et 1h00 du matin vendredi, heure de métropole. Hugo Boss sera le prochain sur la liste, environ dix heures plus tard.
Joint au téléphone ce matin, le skipper de Réauté Chocolat, épuisé et victime d’hallucinations, confiait avoir hâte d’en finir. Pour ne plus vivre dans le stress, l’écoute de grand-voile en permanence à la main, pour enlever le ciré dans lequel il marine depuis des jours, complètement trempé. Pour pouvoir dormir enfin, profondément, plus que quelques minutes d’affilée. Et savourer une victoire chèrement acquise.
A terre, devant le tableau impressionniste de la cartographie, on a parfois du mal à percevoir la difficulté de cette 11e Route du Rhum-Destination Guadeloupe. Les témoignages de François Gabart et Francis Joyon en ont donné un aperçu. Bientôt, ceux d’Armel Tripon et d’Alex Thomson apporteront une nouvelle touche dramatique à cette course émaillée de coups de vent, de retours au stand, d’abandons mais également de compétition. Car le stress vient aussi de cette exigence de 'performer'. En IMOCA, si Thomson est en passe de remporter un premier sacre sur une grande course au large en solitaire, la chasse au podium reste intense entre Paul Meilhat (SMA), exceptionnel sur son monocoque à dérives classiques et le triple vainqueur de la Solitaire du Figaro Yann Eliès (UCAR-StMichel).
« Chaque jour, je me dis qu’ils vont me doubler, chaque jour, la dose de stress augmente » racontait ce matin le skipper de SMA.