
Quel bilan tirez-vous de cette 11e édition de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe, de votre parcours ?
"Je suis à la fois très content de finir deuxième car à un moment donné dans la course, après seulement 24h, dans le contournement de la première dépression, j’ai pris 90 milles de retard sur Vincent Riou et Paul Meilhat... Donc finir deuxième en ayant presque joué la gagne à quelques encablures de la ligne d’arrivée c’était un scénario inespéré ! Je ne peux être que satisfait.
Maintenant à froid, quand je refais une analyse de ce que j’ai fait cette première nuit, les erreurs que j’ai commises en traversant cette dépression, j’ai à la fois le sentiment d’avoir raté mon début de course mais aussi d’avoir mal négocié les deux jours qui précèdent le départ dans ma façon d’analyser la course et de gérer mon temps. Une faute partagée avec mon équipe qui gère le planning... Et puis il faut l'avouer, j’ai manqué un peu de réussite… c’est rare que je mette cela sur le dos de la chance mais j'ai cette dépression un peu en travers de la gorge... à un mille près il y a des gens qui ont démarré d’autres pas… il en fallait un peu de la chance ! Alex Thomson est le premier à pouvoir en témoigner… donc globalement je suis satisfait même si j’aurai préféré la gagner évidemment.
Pour conclure, je dirais que le bilan de ma collaboration avec l’équipe de Jean-Pierre Dick est positif puisqu‘on a gagné la Transat Jacques Vabre et on prend la seconde place de la Route du Rhum. Cela donne de l’espoir pour la suite qui tantôt est heureux et ensoleillé et tantôt s’assombrit, avec une recherche de partenaires qui n'est pas évidente. On va laisser passer les fêtes de fin d’année et on va réattaquer en janvier !"
En parlant de l'avenir, où en êtes-vous dans votre recherche de sponsors ? D'un nouveau bateau ?
"Nous sommes en recherche de sponsors pour le Vendée Globe surtout ! Le bateau a été revendu et aujourd'hui nous essayons de trouver un co-partenariat. Puis il y a ensuite la problématique du bateau... le marché de l'occasion se tend et les opportunités de trouver un bateau sont de plus en plus compliquées. Le temps passe... et notre timing pour le Vendée Globe s'écoule bien trop vite ! Mais il nous reste encore quelques opportunités d'armer un bon bateau, en faisant des choix architecturaux intelligents sur les foils, il est possible de construire une vraie machine de guerre... Il va aussi falloir surveiller la mise à l'eau des nouveaux bateaux car on a finalement vu que Charal… il reste encore 4 ou 5 bateaux qui doivent être mis à l’eau. On attend cela avec impatience !"
En 2019 auront lieu les 50 ans de la Solitaire URGO Le Figaro : prêt ?
"Oui à fond ! Je crois que cela va être l’évènement voile de la première moitié d’année. On change de bateau du coup on retrouve un engouement perdu car cela donne l’envie à beaucoup d’anciens coureurs de revenir. Le retour des grands noms, la découverte du Figaro Bénéteau 3… c’est excitant ! Nous sommes tous en train de nous organiser pour exploiter au mieux le temps que l’on aura pour connaître le bateau, qui sera très court, puisqu’on va pouvoir commencer à naviguer avec début février et il faut être au départ le 27 mai. Cela laisse un peu moins de 5 mois… sachant qu’au milieu il y a la Sardinia Cup, un événement en double qui va arriver très vite aussi. On est tous excité à l’idée de naviguer sur ce nouveau bateau en espérant qu’il sera à la hauteur de nos espérances, qu’il n’y aura pas de gros problèmes techniques et qu’on y prenne du plaisir."
Le mot de la fin ?
"Moi ce qui m’anime c’est de faire du Figaro, de continuer l’IMOCA et être au départ du prochain Vendée Globe."