Transat Paprec : résister aux champs alizés

Certes, il faut rester vigilant, bien regarder devant, garder une main sur la barre et une autre pour les écoutes. Certes, on étudie toujours les fichiers météos et on n’oublie jamais de vérifier si des sargasses ne se sont pas empêtrées dans la quille. Mais il y a quelque chose de différent au coeur de la flotte depuis que tout le monde a mis le clignotant vers Saint-Barth dimanche dernier.Les conditions étaient en effet beaucoup plus clémentes hier. Enfin, les skippers peuvent se reposer un peu plus, sécher leurs affaires, prendre le temps de cuisiner... Pourtant, la course n’est pas oubliée pour autant : « on file à fond les ballons », s’amuse Charlotte Yven (Skipper Macif), « c’est plein gaz dans l’Atlantique », confie Thomas de Dinechin (Almond for Pure Ocean).
« Une nuit bien engagée »
D'ailleurs, le vent s’est renforcé en fin de journée, offrant de belles sensations sur les Figaro 3. À bord d’Humains en action, Anaëlle Pattusch et Hugo Cardon ont relevé près de 25 noeuds. « On a fait des pointes à plus de 20 noeuds », savoure Romain Bouillard (Décrochons la lune). « Il y a des prémices de grains d’alizés », ajoute Davy Beaudart (Hellowork).
« Ils ont eu une nuit bien engagée avec 22 à 25 noeuds fichier et des vitesses moyennes à plus de 15 noeuds », précise Yann Chateau à la direction de course. Résultat : « on a assisté à quelques petites sorties de route ». C’est notamment le cas des décrochés de Selencia Cerfrance (Mael Garnier et Catherine Hunt, problème de spi) et de Solan Ocean Racing (Maggie Adamson et Calanach Finlayson, problème de spi ou manoeuvre de recalage).
Vers un nouveau choix stratégique ?
Parmi les bateaux de tête, Martin Le Pape et Mathilde Géron (Demain) poursuivent une route plus Sud que leurs camarades. « On a l’impression que ceux plus au Nord avancent un peu plus vite mais on devrait commencer à voir de nouveaux empannages en fin de journée ». L’option Nord fait des émules : Skipper Macif (Charlotte Yven et Hugo Dhalenne), qui a pris les commandes de la course ce matin, a été suivi par Cap St Barth (Cindy Brin et Thomas André). La flotte devrait continuer à progresser dans un vent soutenu de Nord, Nord-Est quasiment toute la journée avec des petites accalmies en fin de nuit.
Ensuite, même si la situation météo en fin de semaine s’est améliorée sur les fichiers, elle reste « très particulière » dixit Yann Chateau. En cause : des systèmes dépressionnaires qui s’installent et qu’il faudra contourner « d’ici deux à trois jours ». « Ce sont des phénomènes très étendus donc les routages font passer soit très au Sud, soit très au Nord ». Pour y faire face, les skippers y réfléchissent déjà. « Il est possible que leur choix, soit au Sud, soit au Nord, se dessine dès la fin de la journée ».
DES NOUVELLES DE LA FLOTTE
« C’est une des dernières nuits dans des conditions musclées, ensuite, c’est le soleil qui nous attend et on a hâte ! » Tiphaine Rideau (Les Banques alimentairs) résume l’état d’esprit du moment dans la flotte. Néanmoins, les sargasses commencent déjà à être une préoccupation dans la flotte. « On a commencé à en avoir à Madère et là il y en a de plus en plus, confie Laure Galley (DMG MORI Academy). On ne pensait pas qu’il allait y en avoir aussi tôt dans la course ». Chloé Le Bars a d’ailleurs été filmée par Adrien Simon en train de tenter de les enlever de la quille de FAUN.
Malgré tout, la flotte semble joviale en ce début de semaine. Cindy Brin et Thomas André (Cap St Barth) s’amuse « d’avoir toujours à leurs côtés Région Normandie ». Jules Ducelier et Sophie Faguet, justement, se sont fait plaisir avec un sandwich pain de mie, jambon de pays et fromage alors qu’Hugo Dhallenne, lui, a étudié la météo en dégustant de la semoule et de la ratatouille...
Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Transat Paprec et suivez les skippers en direct grâce à la cartographie.