Vendée Globe : la fête des « finishers » continue, mais 11 skippers sont encore en mer

Si les dix premiers ont déjà touché terre depuis plusieurs jours, le week-end et ce début de semaine ont été marqués par l’arrivée d’un nouveau groupe de skippers, qui ont, eux aussi, eu droit à un accueil grandiose. De Romain Attanasio à Jean Le Cam, en passant par Damien Seguin, Isabelle Joschke et Benjamin Ferré, tous ont bouclé leur aventure, marquant l’histoire à leur manière.
Un week-end d’émotions, des marins accueillis en hérosLa ligne d’arrivée du Vendée Globe ne se résume pas à un simple cap à franchir. Après plus de 90 jours de navigation en solitaire, boucler cette course est une épreuve physique et mentale hors du commun. Depuis vendredi, les arrivées se succèdent, et chaque fois, le public répond présent, transformant le chenal en une haie d’honneur pour ces marins revenus du bout du monde.En fin de semaine dernière, Samantha Davies et Boris Herrmann ont ouvert le bal, retrouvant enfin la terre ferme après plus de deux mois en mer. Puis, ce week-end, Romain Attanasio a été le premier à couper la ligne, accompagné de Yannick Bestaven, vainqueur de la précédente édition mais hors course cette année après une escale technique à Ushuaïa, conséquence des avaries subies dans le Pacifique.Ce lundi, c’est Damien Seguin qui a, à son tour, bouclé son tour du monde, entrant un peu plus dans l’histoire en devenant le premier skipper handisport à terminer un Vendée Globe. Son arrivée, empreinte d’émotion, contrastait avec la rudesse de cette édition marquée par des conditions particulièrement éprouvantes dans les mers du Sud. Accueilli par ses proches et ovationné par le public, il a savouré cet instant suspendu, symbole d’un défi relevé avec brio.
Benjamin Ferré, Tanguy Le Turquais, Alan Roura : les jeunes loups bouclent leur tour du mondeDans le sillage de Damien Seguin, Benjamin Ferré (Monnoyeur – Duo for a Job), Tanguy Le Turquais (Lazare) et Alan Roura (Hublot) ont, eux aussi, rejoint la terre ferme après un combat de tous les instants.Pour Benjamin Ferré, cette première participation au Vendée Globe s’achève avec brio. Lui qui a appris la navigation en solitaire il y a quelques années seulement a démontré une incroyable ténacité. À l’image de Tanguy Le Turquais, qui a livré un combat aussi physique que mental pour surmonter les multiples avaries qui ont rythmé sa course. Le marin breton a franchi la ligne avec émotion, savourant le chemin parcouru depuis son premier rêve de Vendée Globe.Quant à Alan Roura, qui disputait son troisième tour du monde, il boucle une course où les galères ont été nombreuses, mais où la détermination a toujours pris le dessus. Son arrivée marque un moment particulier pour lui, qui a connu un début de Vendée compliqué avant de trouver son rythme.
Jean Le Cam, toujours une légendeEt puis, il y a Jean Le Cam. À 65 ans, le doyen du Vendée Globe vient d’achever sa sixième participation. Son arrivée était forcément très attendue, lui qui a marqué l’histoire de la course avec ses exploits et son charisme légendaire. L’enthousiasme du public était à la hauteur du respect qu’il inspire. Car même après des décennies en mer, « le Roi Jean » reste un marin hors normes, qui aura une fois de plus démontré que l’expérience et la passion sont des atouts majeurs dans cette course infernale.À ses côtés, Conrad Colman, Giancarlo Pedote et Isabelle Joschke ont également coupé la ligne ce mardi matin. Chacun avec son histoire, son combat, mais une même victoire : celle d’être allé au bout du monde et de soi-même.
Clarisse Crémer, un chenal de feu après un passage obligé par La RochelleL’un des moments forts de ces dernières arrivées reste celui de Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence). Arrivée en 11e position sur le papier, elle a dû patienter avant de savourer pleinement son retour. Une dépression musclée en Atlantique Nord l’a contrainte à s’abriter à La Rochelle, pour éviter de s’exposer à des conditions dangereuses après plus de trois mois d’efforts.Mais ce matin, elle a enfin eu droit à sa remontée du chenal, ce passage tant attendu où chaque skipper sent enfin la terre sous ses pieds et l’amour du public autour de lui. Acclamée comme une vraie héroïne, elle a savouré son arrivée comme une victoire totale, après un Vendée Globe où elle a une nouvelle fois prouvé sa résilience.
Ils sont encore 11 en mer : un dernier combat avant la délivranceSi la fête bat son plein aux Sables-d’Olonne, l’épreuve continue pour onze marins encore en mer. Parmi eux, Violette Dorange (Devenir) et un petit groupe de skippers actuellement au large des Açores. Selon les prévisions, ils devraient atteindre les Sables entre vendredi et dimanche, mettant un point final à une aventure hors normes.Mais la course a aussi connu un nouveau coup dur avec l’abandon d’Arnaud Boissières. Engagé sur son cinquième Vendée Globe, il a lutté jusqu’au bout, tentant de rejoindre les Antilles après des avaries majeures. Finalement, il a dû se résoudre à jeter l’éponge, une décision difficile pour un marin de sa trempe, mais qui rappelle à quel point cette course ne pardonne rien.
Dans le Vendée Globe, peu importe le classement, seule la ligne d’arrivée compte. Être un « finisher » de cette course, c’est appartenir à une élite, un cercle restreint de marins qui ont su affronter les océans les plus hostiles de la planète. Les dix premiers ont déjà été célébrés, mais ces derniers jours ont montré que chaque arrivée est une victoire, chaque skipper un héros.Et pour ceux encore en mer, la route est difficile mais la délivrance approche. Une chose est sûre : les quais des Sables-d’Olonne seront là, la foule aussi. Parce qu’ici, qu’importe la place, chaque marin qui revient de son tour du monde est fêté comme un vainqueur.
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