Le tombolo de Giens : paradis des oiseaux
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Pour l'explorateur, il n'y a pas de spectacle plus singulier que celui dont fait grâce cette terre salée qui s'étend entre ciel et mer. Au bout de la presqu'île, suspendue comme un point final, se trouve le village de Giens. Une île montueuse qui fusionne avec la ville voisine de Hyères part un double bras de sable long de 4 kilomètres. Un tombolo, c'est ainsi que l'on nomme plus communément ce cordon de sédiments qui relie deux étendues terrestres. L'île, bouleversant le train des vagues, crée un dépôt de sable à l'endroit où elles se rencontrent. Cette formation géologique rare (il n'en existe que cinq dans le monde), forme ici deux étendues de terre faites de sable et d'alluvions qui encadrent l'étang des Pesquiers et autres marais salants. Ce bijou varois est bordé de ganivelles qui protègent les dunes où s’alimentent de nombreux passereaux. En plein hiver, il n’est pas rare d’y observer, parmi les Pipits farlouses Anthus pratensis, des Bruants des neiges Plectrophenax nivalis, voire même des Bruants lapons Calcarius lapponicus.
En hiver, seules quelques personnes baladent sur la route attaquée par le sable et la mer, tandis que les rares planchistes affrontent les vagues. C’est la période où les oiseaux marins sont nombreux à s’abriter dans la baie de l’Almanarre.
Les Plongeons arctiques Gavia arctica sont des hivernants réguliers et peuvent former des petits groupes d’une dizaine d’individus. Il arrive que des Plongeons imbrins Gavia immer se mêlent à eux.
Plus rare, le Pingouin torda Alca torda, hivernant pourtant commun en Méditerranée, séjourne parfois dans la baie.
Les Grands Cormorans Phalacrocorax carbo ainsi que les Grèbes huppé Podiceps cristatus sont quant à eux nombreux en cette saison à pêcher sur le site.
Il est également possible d’observer, à l’occasion, des Macreuses brunes Melanitta fusca ou des Eiders à duvet Somateria mollissima.
Les jours où les vents sont plus importants, certains oiseaux sont rabattus vers la côte comme les Fous de Bassan Morus bassanus qui se livrent alors à d'impressionnantes parties de pêche.
Les Sternes caugeks Sterna sandvicensis en hiver sont remplacées au printemps par les Sternes naines Sterna albifrons et les Sternes pierregarins Sterna hirundo qui nichent sur les îlots dans les salins.
Depuis la route du sel, vous pouvez également observer les oiseaux des salins d’Hyères, réserve ouverte au publique seulement dans le cadre de sorties organisées. Un observatoire s'est installé au bord de la route et des permanences ornithologiques y sont tenues le 1er dimanche de chaque mois par les ornithologues amateurs de la LPO.
Depuis cette plateforme, une digue sert de reposoirs à de nombreux oiseaux : Grands cormorans, ardeidés … à gauche, un bassin très poissonneux attire en hiver Grèbes huppés, Grèbes à cou noir Podiceps nigricollis, et, chaque année, un petit groupe de Harles huppés Mergus serrator.
D’autres canards sont présents durant la période hivernale. Les plus nombreux sont probablement les Canards siffleurs Anas penelope. Les Canards chipeaux Anas strepera et les Canards souchets Anas clypeata présentent des effectifs plus réduits.
Mais la star incontestée du site reste le Flamant rose Phoenicopterus roseus qui peut être observé toute l’année, ses effectifs étant néanmoins très variables en fonction des saisons.
Avant de partir pensez à consulter les prévisions METEO CONSULT.