La transition énergétique en Afrique du Sud au cœur de l'escale d'Energy Observer au Cap

Une navigation qui a été particulièrement éprouvante pour notre équipage avec quatre mises à l'abri entre Mayotte et le Cap à cause de conditions climatiques rudes, des vents forts et une mer cassante.
Cette 80e escale rassemblera de nombreux acteurs institutionnels, industriels et universitaires engagés autour d'Energy Observer pour faire de la transition énergétique juste une réalité accessible à tous.
Le navire-laboratoire est amarré au V&A Waterfront du Cap du 12 au 20 juin aux côtés de son village d'exposition pédagogique pour sensibiliser tous les publics aux enjeux de la transition énergétique et écologique.
Pour Kadri Nassiep, directeur énergie auprès de la ville du Cap : “La ville du Cap est un fervent partisan des technologies et des solutions qui favorisent un avenir énergétique plus sûr et plus durable. Energy Observer est une plateforme puissante pour présenter les solutions qui, nous l'espérons, alimenteront non seulement nos navires, mais aussi les villes à l'avenir. L'innovation et la résilience sont les pierres angulaires de notre avenir énergétique.”
Une mobilisation sur fond de tension énergétique majeure
L’Afrique du Sud traverse la plus importante crise énergétique de son histoire et doit subir des coupures d’électricité quotidiennes programmées pour faire face à un stress énergétique qui a des répercussions importantes sur la population, les entreprises, les structures publiques et freine le développement économique.
Le challenge ? Accompagner la sortie du charbon avec une transition énergétique juste (Just Energy Transition), qui correspond à la feuille de route du pays pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050.
Un plan qui s'articule autour de 3 axes stratégiques : le secteur énergétique avec le développement des énergies renouvelables, l'hydrogène vert comme moyen de stockage et de décarbonation de l'industrie, et le développement des véhicules électriques.
L'hydrogène vert, moyen de stockage et vecteur pour décarboner l'industrie
A l'image d'Energy Observer, où l'hydrogène produit à bord permet de stocker le surplus de production des énergies renouvelables, l'hydrogène vert pourrait permettre à l'Afrique du Sud de gérer l'intermittence de sa production renouvelable qui connait déjà un véritable essor, notamment pour ce qui concerne l'énergie solaire (l’import de panneaux solaires a triplé durant le premier semestre 2023 et 13 GW sont en développement dans le secteur privé). L’hydrogène vert a le potentiel de jouer un rôle crucial dans la transition énergétique de l’Afrique du Sud, en accélérant l’adoption des énergies renouvelables, en décarbonant le secteur industriel, notamment ceux très carbonés de l’exploitation minière et de la manufacture, et en représentant une commodité qui peut être exportée vers les marchés internationaux.
Si le pays s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et sortir progressivement du charbon, le challenge est de taille étant donné que cette ressource demeure une importante source d’énergie, de revenue et d’emploi, représentant 85% de la production d’électricité, environ 24 milliards d’euros de PIB et entre 150 et 200 000 emplois. La transition énergétique sud-africaine est donc un enjeu économique, social et de santé publique, et témoigne de l'importance de soutenir une transition qui ne laisse personne de côté tout en répondant à l'urgence climatique.
La jeunesse et la science à l'honneur
Les acteurs industriels, institutionnels et universitaires engagés pour le déploiement des énergies renouvelables et de l'hydrogène vert répondront présents durant l'escale du navire laboratoire. Dr Blade Nzimande ministre de l'Éducation Supérieure, des Sciences et Technologies, était notamment présent pour l'inauguration :
"Le ministère de la science et de l'innovation (DSI) salue les efforts d'Air Liquide et l'initiative Energy Observer qui rappelle la nécessité d'une transition vers un environnement sans carbone. Dans le cadre d'une initiative nationale visant à créer un avenir énergétique propre, abordable et durable pour l'Afrique du Sud, le gouvernement sud-africain, par l'intermédiaire de mon ministère, a élaboré la feuille de route de la société de l'hydrogène (HSRM) en 2021. Les vallées l'hydrogène verts permettront non seulement d'abandonner les combustibles fossiles, mais aussi de créer des emplois, d'attirer des investissements, de favoriser le développement des provinces rurales et de leur apporter du soutien. Grâce à la HSRM, le ministère veille également à ce que l'hydrogène puisse être utilisé comme levier de justice sociale dans le contexte de la transition de l'Afrique du Sud vers des sources d'énergie plus propres".
Le monde de l’éducation sera mobilisé pour la journée nationale de la Jeunesse du 16 juin, durant laquelle Mr Buti Manamela, Ministre adjoint de l'enseignement supérieur, des sciences et de l'innovation, participera à l'ouverture de l'exposition “Youth in Innovation” organisée par Sasol, partenaire évènementiel de l'escale.
"Nous sommes fiers de soutenir Energy Observer dans sa mission de promotion du déploiement des énergies renouvelables. Ce partenariat s'inscrit dans le droit fil de notre engagement en faveur du développement durable et reflète notre foi dans le pouvoir de la technologie et des partenariats pour lutter contre le changement climatique. En travaillant ensemble, nous pouvons susciter des changements positifs et accélérer la transition vers un avenir plus durable." Dr Thembakazi Mali, vice-président chargée de la recherche et de la technologie, Sasol
Enfin, une table ronde sur l'état de la recherche et sur l'hydrogène vert dans le contexte de l'Afrique australe sera organisée le 17 juin par Energy Observer et le groupe de recherche sur les systèmes énergétiques de l'Université du Cap.
Une production audiovisuelle incarnée par Victorien Erussard
Le fondateur du projet s'est rendu en Afrique du Sud avant l'arrivée du navire pour réaliser des sujets inédits sur le contexte énergétique locale, des townships du Cap jusqu’aux centrales à charbon de Mpumalanga, la région qui concentre le plus fort taux de gaz à effet de serre et de particules fines (NOx et SOx) pour la production d’électricité au monde.
Il présentera ainsi au Cap un reportage en deux parties au cœur des enjeux de la transition énergétique de l’Afrique du Sud, avec comme objectif d’identifier des solutions prometteuses pour accompagner la sortie progressive du charbon, qui a permis au pays de se développer considérablement au cours des dernières décennies.
"Pour Energy Observer, cette escale en Afrique du Sud est fondamentale pour comprendre les problématiques auxquels font face les pays des BRICS dans leur cheminement vers une production énergétique décarbonée. Une demande en énergie qui explose, une démographie galopante et une dépendance aux énergies fossiles : ce sont les composantes d'une équation qui oblige à repenser des systèmes énergétiques qui ont mis des décennies à se bâtir, et la structure même du modèle socio-économique." Victorien Erussard, Capitaine et Fondateur d'Energy Observer.
L'ensemble de cette production audiovisuelle sera diffusé en exclusivité dans le village d'exposition pédagogique d'Energy Observer ainsi que sur les réseaux sociaux de l'Odyssée.
À la rencontre des acteurs de la transition
Dans le cadre des missions de sensibilisation et de pédagogie portées par Energy Observer Foundation, des visites scolaires seront organisées à bord du navire et dans le village d'exposition pédagogique. Des ONG et associations locales telles que Green Cape, Sustainable Ocean Alliance, Two Oceans Aquarium Foundation, I am Water, Ocean Pledge et Project 90 by 2030 viendront à la rencontre de l'équipage, alors que la journée mondiale des Océans se tenait quelques jours avant l'arrivée du navire.
Pour sensibiliser le plus grand nombre à ces enjeux, essentiels à la préservation de notre environnement (ODD 13, 14, 15), de notre souveraineté et à l'accès de tous à une énergie durable et abordable (ODD 7), cette étape est hautement stratégique pour l’Odyssée d’Energy Observer en Afrique. Elle répond pleinement à sa mission de premier ambassadeur français des Objectifs de développement durable.