La Scop My Ferry Link, créée par les anciens salariés de SeaFrance après la liquidation judiciaire de la compagnie maritime, a permis à quelque 400 salariés de "retrouver une dynamique", même si sa situation financière est encore loin d'être stabilisée.
"On a retrouvé une dynamique, ce qui n'était pas évident pour des salariés qui avaient vécu plusieurs plans sociaux", a expliqué Raphaël Doutrebente, directeur général adjoint de My Ferry Link, qui a repris les liaisons Calais-Douvres fin août avec deux navires.
La Scop est née après des mois de tumulte et d'incertitudes pour les salariés de SeaFrance, compagnie qui employait 880 personnes en CDI jusqu'à sa liquidation judiciaire le 9 janvier.
Eurotunnel, à qui la justice a attribué les actifs de SeaFrance en juin, loue les ferries à la Scop.
"Plus de 400 employés", marins et sédentaires, ont été recrutés, en majorité parmi les anciens de SeaFrance, selon M. Doutrebente. Une soixantaine de personnes ont été embauchées côté britannique. Un troisième bateau consacré au fret doit reprendre la mer fin novembre.
Désormais propriétaires de leur entreprise, les salariés sont ponctionnés de 2% sur leur salaire brut par mois. Le personnel navigant passe une semaine à bord, puis une semaine à terre.
La direction a "un contact direct avec les équipes, on est à bord toutes les semaines", se félicite M. Doutrebende.
Si le moral des troupes semble de retour, My Ferry Link est confronté à une vive concurrence, la liaison Calais-Douvres étant aussi desservie par la compagnie britannique P&0 et par le consortium LD/DFDS.
La direction vise 12 à 14% de parts de marché pour l'activité fret et de 8 à 10% pour l'activité passagers. SeaFrance atteignait 18% avec six navires.
Pour Jean-Michel Giguet, directeur général de la Scop, il est "prématuré" de tirer un bilan des trois premiers mois de fonctionnement. "On vient juste de reprendre position sur le marché", explique-t-il.
Mais "l'activité passagers a été assez bonne pendant les vacances de la Toussaint, et le début du trafic fret est plutôt prometteur. Nous sommes confiants pour 2013", assure M. Doutrebente, selon qui des contrats ont déjà été signés avec de gros transporteurs.
L'entreprise attend toutefois avec impatience le versement de fonds prévus dans le plan social, d'un montant de 25.000 euros par salarié.