Quatre mois après avoir gagné le Vendée Globe en un record de 78 jours, François Gabart est happé par un tourbillon de sollicitations qui ne lui laissent aucune plage de liberté jusqu'à la mi-juillet.
Avant de vraiment se lancer dans la préparation des championnats du monde de catamaran F18 qui auront lieu en juillet, le Charentais se remet "vraiment à la navigation" à la faveur de la conviviale "Mauritius Regatta", à Maurice.
"Depuis deux mois déjà, mon planning est complet jusqu'au 15 juillet. Entre, je n'ai pas un seul week-end de libre", raconte-t-il.
Depuis son arrivée aux Sables d'Olonne le 27 janvier à l'issue d'un Vendée mené de main de maître, le solitaire a pu "prendre seulement dix jours de vacances". Arrivé à Maurice il y a quelques jours, il se félicite d'avoir enfin réussi à couper totalement son portable.
François Gabart court donc "dans un agenda qui n'a plus de trous", d'une légion d'honneur à l'Elysée à un galon de champion du monde à Lausanne, en passant par une plaque à son empreinte de ses mains aux Sables d'Olonne ou un énième plateau de télévision à Paris.
"Même si je m'y attendais, je trouve le volume des sollicitations carrément énorme, proportionnel à la passion générée par le Vendée. Tous les jours tombent des demandes. Et tous les jours, j'ai quelque chose à faire. Pourtant, je réponds seulement à 5% des sollicitations", souligne François Gabart.
"Finalement, le plus dur est de gérer les priorités, un comble pour un marin habituellement capable de le faire sur l'eau", note-t-il avec une pointe d'humour.
Même si la Transat Jacques Vabre, qui partira du Havre le 3 novembre prochain, reste son objectif principal de la saison, François Gabart vise d'abord les championnats du monde en F18 -un catamaran de sport de 5m52 -, qui se dérouleront du 5 au 12 juillet à Grosseto, en Italie.
"Actuellement, il me tient à cœur de naviguer à nouveau sur catamaran, un peu, après l'Optimist, le bateau de mes débuts. De retrouver du feeling à sa barre, quel que soit le vent, de réapprendre à le manœuvrer et à me déplacer sur sa petite surface."
"Afin de devenir un meilleur marin, je ne dois pas m'endormir sur mes lauriers. Je dois rebondir en faisant des gammes, unique voie pour me remettre en question et éviter d'attraper la grosse tête ou de me sentir blasé donc d'avancer", estime-t-il.
"Apprendre reste mon moteur. Si je veux durer, naviguer avec autant de plaisir pendant encore vingt ou trente ans, je ne dois pas arrêter de développer mes compétences."