L'élite du yachting international a rendez-vous dans trois semaines en baie de San Francisco (Californie) pour disputer la 34e Coupe de l'America, apothéose de la voile de compétition et plus vieux trophée sportif au monde (1851).
Quatre équipes sont en lice cette année et vont s'étriper du 7 juillet au 21 septembre pour remporter une aiguière d'argent, avec l'ex-île prison d'Alcatraz et le pont du Golden Gate en arrière-plan.
La "Cup" appartient depuis février 2010 au milliardaire américain Larry Ellison, propriétaire d'Oracle Team USA, qui court sous les couleurs du Golden Gate Yacht Club. "Billion Dollar Larry", dont la fortune est estimée à plus de 40 milliards de dollars, avait battu 2-0 le catamaran géant des Suisses d'Alinghi à Valence (Espagne), avec un trimaran à aile rigide d'une trentaine de mètres surnommé "Godzilla".
Trois défis -les Néo-Zélandais d'Emirates Team, les Italiens de Luna Rossa et les Suédois d'Artemis Racing- vont tenter de lui ravir la Coupe, qui se disputera avec des catamarans hyperpuissants de 22 m de long menés par des équipages de 11 personnes, les AC72.
La Coupe déjà endeuillée
Avant d'affronter le bateau américain, les trois challengers vont devoir se départager dans des éliminatoires -la Coupe Louis-Vuitton- qui auront lieu du 7 juillet au 30 août sur le même plan d'eau de San Francisco.
Dans le passé, la "Cup" s'est presque toujours courue sur des monocoques, des bateaux lourds et lents, à deux exceptions près: en 1988 et 2010. Les multicoques, infiniment plus performants mais potentiellement dangereux, les ont remplacés.
La dangerosité des AC72, engins de science-fiction capables de voler au-dessus de l'eau à plus de 40 noeuds et trois fois la vitesse du vent, a été confirmée le 9 mai lors du chavirage à l'entraînement du premier catamaran d'Artemis. Coincé sous la structure retournée, le Britannique Andrew Simpson a trouvé la mort, un accident rarissime qui a jeté une ombre sur la Coupe de l'America avant même qu'elle ne commence. Et sérieusement compromis la campagne d'Artemis.
Depuis, l'équipe suédoise a affirmé qu'elle continuait l'aventure avec un deuxième AC72, mais le bateau n'a toujours pas été mis à l'eau. "Quand l'équipage sera assuré que le bateau est apte à affronter des conditions de course, il se joindra à la compétition", a déclaré le directeur sportif de l'équipe, l'Américain Paul Cayard. Compte tenu de la complexité des AC72, tout porte à croire qu'Artemis ne pourra pas participer aux premières régates de la Louis-Vuitton et ne rejoindra les autres challengers qu'à la fin juillet au plus tôt.
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