A l'approche de la reprise du procès contre l'ex-capitaine Francesco Schettino, l'inquiétude grandit sur d'éventuels retards dans le renflouement et l'enlèvement du Concordia qui git encore échoué sur l'île du Giglio, un an et demi après le naufrage.
Redresser et refaire flotter cet énorme paquebot de croisière de 290 mètres de long, qui n'a pas bougé depuis la tragique nuit du 13 janvier 2012, est une prouesse technique sans précédent. Récemment des caissons géants ont été disposés sur le flanc gauche du navire. Une fois qu'il aura été redressé grâce à un complexe système de grues et câbles, ils serviront à le faire flotter.
Jusqu'à présent, Costa et le consortium Titan Micoperi chargé techniquement de l'opération avaient parlé de septembre et de six ou sept semaines de plus pour le tracter vers un port où il serait démantelé. Mais le chef de la protection civile Franco Gabrielli a douché l'enthousiasme général dans une récente interview télévisée évoquant un manque de garanties sur ce qu'il se passera quand le navire sera remis en position debout.
"Même si les ingénieurs ont fait des simulations et des hypothèses, nous ne savons pas jusqu'à quel niveau les rochers ont pénétré dans le flanc du navire, quel type d'ouverture ils ont provoquée et dans quelles conditions se trouve réellement la structure", a expliqué M. Gabrielli.
Sa crainte et celle d'autres spécialistes est que le navire puisse se briser en plusieurs morceaux pendant la manoeuvre, déversant dans la réserve maritime qu'est le Giglio, des tonnes d'eau polluée contenant les produits d'entretien et la nourriture que transportait le navire. "Si on ne nous fournit pas toute une série de garanties, le navire restera là où il est jusqu'à l'an prochain, quand les conditions météo permettront de le remettre sur pied de façon totalement sûre", a ajouté M. Gabrielli.