Avec des thermomètres autour de 20°C dès le lever du jour et un vent du sud qui booste le mercure jusqu'à 33 et 40°C du nord au sud, nous vivons un lundi sous un soleil brûlant. Les prévisionnistes évoquent un épisode caniculaire.
Jusqu'à présent, l'anticyclone solidement vissé sur les îles britanniques avait maintenu un temps sec et modérément chaud sur le nord de la France. Un petit vent de nord-est empêchait les températures de dépasser la barre des 30-32°C au Nord, tandis que le Sud connaissait des valeurs comprises entre 30 et 34°C, avec des pics de chaleur localisés. Mais le vent est tombé. Nous sommes actuellement dans une situation de marais barométrique avec des pressions moyennes dans un flux désorganisé. Ce lundi, nous nous situons entre 7° et 11°C au-dessus des normales de saison selon les régions. Toutefois, malgré ces fortes chaleurs, les spécialistes météo évoquent un épisode caniculaire et non une canicule, les fortes températures ne devant pas durer trois jours et trois nuits consécutives. Les orages menacent dès aujourd'hui les montagnes et ils devraient zébrer le ciel du bassin parisien ce mardi. Entre temps, la capitale devrait décrocher le record de chaleur pour la moitié nord de la France avec 37°C attendus jusqu'à demain après-midi. Dimanche, c'est le centre-ouest qui connaissait les plus fortes chaleurs avec 36°C. Au Sud, des pointes à 40°C seront possibles localement dans les plaines du sud-ouest ce mardi. Il s'agit de valeurs élevées, mais assez nettement inférieures à celles observées lors des canicules de juillet 2006 ou août 2003. « Lors de la canicule de 2003, nous avions une situation de blocage avec des dépressions retenues sur le large Atlantique en raison d’un anticyclone puissant sur l’Europe de l’Est, explique Pascal Scaviner, prévisionniste pour Météoconsult / La Chaîne Météo. Cette année, les dépressions sont sur le proche Atlantique et elles font des incursions sur notre territoire. Les températures varient selon la nébulosité ou les précipitations. » Cette semaine, la sensation d’inconfort s’annonce élevée avec une forte humidité attendue.
Les plus fortes canicules du siècle
Pour décréter une canicule, il faut qu’il fasse au moins 33°C pendant trois jours d’affilée à Lille ou 36°C à Toulouse, les niveaux variant en fonction des caractéristiques climatiques régionales. Mais les effets urbains sont également pris en compte. Ainsi, à Paris, le seuil diurne n’est que de 31°C car la température baisse moins en ville pendant la nuit. Toutefois, il faut aussi que cette chaleur dure pour parler de canicule. Celle de 1983 s’est ainsi étendue du 3 au 31 juillet 1983 tandis que celle de 2003 a duré quinze jours, les deux premières semaines d’août. Cette dernière est considérée comme exceptionnelle car elle a duré longtemps, elle a concerné l’ensemble de la France et les températures ont battu des records avec notamment 39.4°C à Dinard ou 42°C sur la côte landaise. Lors de cet été 2003, le plus chaud jamais enregistré depuis 1950, les hautes pressions installées sur l’Europe de l’Ouest ont bloqué durablement le passage des perturbations orageuses et l’air très chaud et très sec en provenance du sud de la Méditerranée s’est installé près du sol comme en altitude. Autre été exceptionnel de ce 21e siècle, l’année 1947 avec trois vagues de chaleur successives notables du 26 juin au 20 août et notamment le deuxième épisode caniculaire le plus intense depuis l’après-guerre, après 2003, lors de la deuxième quinzaine d’août.