
Avant de crier victoire ou de remonter à la surface à toute vitesse, une question s’impose : qu’est-ce qu’on fait quand on tombe sur quelque chose qui n’a clairement rien à faire là ?
Un trésor, ça ne brille pas toujours
Dans l’imaginaire collectif, un trésor, c’est un coffre rempli d’or, des bijoux étincelants, des pièces anciennes empilées par centaines. En réalité, les trésors sous-marins sont souvent plus discrets - et parfois bien plus précieux. Une céramique grecque, une médaille militaire, un instrument de navigation, une statuette colonisée par les coraux...
Ce sont des objets rares, oubliés, porteurs d’histoire. Et c’est cette valeur historique, culturelle ou scientifique qui en fait un "trésor".
Réflexe n°1 : on observe, on documente... mais on ne touche pas
Même si la curiosité vous démange, le bon réflexe, c’est de laisser l’objet en place. Un simple déplacement peut altérer des indices précieux. Et si l’objet fait partie d’un ensemble plus vaste (épave, campement immergé, dépôt), vous risqueriez de compromettre des années de mémoire enfouie.
Prenez des photos si vous le pouvez, notez précisément le lieu, la profondeur, les conditions de visibilité. Ce sont ces infos qui permettront ensuite aux spécialistes de comprendre ce que vous avez vraiment découvert.
Réflexe n°2 : on signale sa découverte
En France, la loi est claire : tout objet trouvé en plongée doit être déclaré aux autorités. Ce peut être les affaires maritimes, la préfecture, ou directement le service régional de l’archéologie. Ce n’est pas qu’une formalité : c’est une obligation légale. Garder pour soi ou tenter de récupérer l’objet peut vous exposer à des poursuites pour recel ou dégradation de patrimoine.
Même si ce n’est pas de l’or, c’est précieux, et donc protégé.
À qui ça appartient ?
C’est souvent la première question qui vient : est-ce que c’est à moi ? En général, non. Si l’objet est lié à une épave identifiée ou s’il a un propriétaire (même indirect, comme l’État ou une organisation archéologique), vous ne pouvez pas en revendiquer la propriété. Même les "objets sans maître" peuvent tomber sous le régime du patrimoine maritime.
Cela dit, votre rôle en tant que découvreur est reconnu. Vous pouvez être associé aux recherches, mentionné dans les publications, voire sollicité pour revenir sur les lieux avec une équipe encadrée.
Pourquoi c’est important ?
Parce que chaque objet, même modeste en apparence, peut ouvrir une fenêtre sur une époque oubliée. Une simple assiette peut permettre de dater un naufrage. Un outil rouillé peut appartenir à une expédition disparue. Vous devenez, le temps d’une plongée, un témoin de l’Histoire.
Et préserver cette histoire, c’est aussi protéger l’environnement : certains objets anciens sont recouverts de faune et flore marine, qui forment de véritables petits écosystèmes.
Découvrir un trésor sous-marin, ce n’est pas seulement de la chance. C’est une responsabilité. Et c’est aussi une aventure. Pas besoin de tomber sur des pièces d’or pour vivre un moment inoubliable : un simple éclat venu du passé suffit à faire naître des histoires.
Alors, si un jour vous tombez sur quelque chose d’inhabituel, d’étrange ou de fascinant au fond de l’eau, souvenez-vous : le vrai trésor, c’est de savoir quoi en faire.
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