La Russie a empêché l'adoption de deux propositions de création d'aires marines protégées visant à renforcer la protection de l'Antarctique. Les membres de la Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique étaient réunis en réunion exceptionnelle en Allemagne, huit mois après un premier échec.
La Convention explique sur son site internet que pour parvenir à un accord sur les deux propositions d'établissement d'aires marines protégées, il aurait fallu que les pays membres disposent de bien davantage de temps que celui de la réunion spéciale de deux jours. Mais les discussions se poursuivront jusqu'à la réunion annuelle de la Convention en octobre prochain. La Convention n'a pas commenté directement la nature du blocage mais a pris soin de souligner que "la création d'AMP est un processus complexe impliquant un travail de recherche considérable, ainsi que des démarches diplomatiques internationales" . C'est donc une coalition d'une trentaine d'ONG, l'Alliance pour l'océan antarctique, qui a expliqué que la Russie, avec le soutien de l'Ukraine, avait empêché l'adoption de ces propositions par consensus. Ces pays ont soulevé des questions juridiques sur le fait de savoir si la Convention avait le droit d'instaurer ces aires.
Deux projets étaient sur la table: l'un concernant la création d'une aire marine protégée (AMP) dans la mer de Ross au sud-ouest de l'Antarctique, l'autre prévoyant un réseau de sept AMP sur la façade est de l'Antarctique. Le projet dans la mer de Ross est défendu par les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande et s'étendait sur 2,3 millions de km2. Le deuxième projet émane de l'Australie, l'Union européenne et la France et couvrait un total de 1,9 million de km2.