Yann Eliès (Groupe Queguiner - Leucémie Espoir) est arrivé en 5e position sur la dernière étape de La Solitaire du Figaro - Eric Bompard Cachemire. Ses premières impressions.
Yann, vos premières impressions ?
« Jérémie (Beyou) est un beau vainqueur, il a super bien navigué. On s'est souvent croisé pendant cette Solitaire et, a n'en pas douter, il mérite largement sa première place. De plus, il arrive à déjouer la superstition selon laquelle le vainqueur du prologue ne gagne pas la course, ce qui est quand même un double tour de force. Je suis content pour lui. C'est un bon copain et ça fait plaisir de le voir sur la plus haute marche du podium. »
Et en ce qui vous concerne ?
« Moi, j'ai un peu de mal à être content de moi, pourtant j'ai bien navigué. Je suis un peu fatigué et je n'arrive pas à me satisfaire de ce que j'ai fait. Il faut quand même être franc, je m'étais fixé deux objectifs : gagner l'épreuve et battre le record de Jean Le Cam du plus grand nombre de victoires d'étape. Je n'en remplis aucun des deux alors forcément, je suis un peu déçu. C'est dommage parce si je n'avais pas démâté à Wolf Rock lors du premier round, j'avais les cartes pour embêter Jérémie. »
Cela signifie qu'il faudra revenir…
« Oui c'est sûr. La Solitaire est une régate formidable. Il arrive toujours plein de trucs. C'est une épreuve toujours chargée en émotions. D'ailleurs, à ce niveau là, je pense, que j'ai été largement servi cette année encore (rires) ! En tous les cas, revenir après un démâtage et gagner l'étape suivante, c'est un fait marquant et c'est ce qu'il faudra que je retienne de cette édition. Ca et tout le temps que j'ai passé aux avant-postes. Il n'empêche que ça aurait été super de finir par un podium. »
Vous arrivez tous extrêmement fatigués. Elle a été très dure cette dernière manche ?
« ça oui ! Elle a été éreintante ! D'ailleurs, cette nuit, j'ai même fini aux cailloux à Guernesey. On a pas mal tiré dessus, hier, avec Jérémie, dans des conditions pas faciles. La section la plus laborieuse de cette quatrième étape a sans conteste été le bord de près, après le passage de la bouée Manacles, dans l'est du cap Lizard. Tout simplement interminable ! Comme en plus, je n'avais pas de supers sensations avec le bateau, j'ai passé la journée à essayer de chercher la vitesse. On était cramé, on avait envie d'aller dormir mais il ne fallait pas craquer. D'ailleurs, ça c'est vu au croisement dans la nuit, ensuite. Tous ceux qui ont fait une sieste ont perdu pas loin d'un mille. Avec Jérémie, on n'a pas dormi du tout et du coup, on a croisé en tête alors qu'il n'y avait pas de stratégie. Il suffisait d'aller vite et de ne pas lâcher la barre. En tous les cas, c'était vraiment sympa ce petit final à cinq dans le raz Blanchard. Une vraie partie d'échec. Ce n'est pas si mal de finir sur cette note. »