Entre belugas et baleines, Charles Hedrich est arrivé à Cambridge Bay (Canada), il a progressé de 1700 km à travers le Passage Nord-ouest, il lui en reste autant pour signer une première mondiale, relier Pacifique et Atlantique à la rame à travers ce goulet fermé par la banquise neuf mois sur douze.
Contraint par les glaces en septembre 2013 de poser ses rames et son embarcation à Tuktoyaktuk, au nord du Canada, en plein pays inuit, l'aventurier français était reparti pour la seconde étape de son défi, le 12 juillet dernier. Cap à l'Est, jusqu'à la mer de Baffin, entre Canada et Groenland, le but de son épopée.
"Autant l'an dernier, cela avait été très dur, cette année, les conditions étaient extrêmement favorables à la rame", explique Charles Hedrich, depuis Cambridge Bay, sur l'île Victoria, dans le grand nord canadien. "Absence totale de vent, courants positifs en permanence ou presque, et la glace qui fondait devant moi...", a-t-il ajouté.
Arrivé jeudi soir, après 27 jours d'efforts, il ne devrait pas repartir avant mercredi. "Devant moi, il y a encore 300 km de glaces dans le Peel Sound (le détroit entre Somerset Island et Prince of Wales Island), autant attendre un peu que ça se débloque".
Rame facile, ou presque donc, pendant un mois. Et une faune omniprésente, raconte Charles Hedrich : "Des phoques, des belugas, très impressionnants, la mère blanche et les petits grisâtres, des baleines en permanence, un zoo permanent".
A un moment, le rameur veut mettre pied à terre pour photographier une zone volcanique d'où émergent des fumerolles: "Mais c'était plein d'ours polaires, j'ai aussitôt fait demi-tour...", explique-t-il.
Dans l'absolu, c'est vers la fin septembre que ce Lyonnais de 56 ans, auteur en 2012 du premier aller-retour à la rame en solo sur l'Atlantique, en 141 jours, compte atteindre le Pacifique, à Pond Inlet, de l'autre côté du Détroit de Davis, en mer de Baffin. Encore un mois et demi de rame, a priori, pour boucler un défi entamé donc le 1er juillet 2013, du petit village tchouktche de Wales, en Alaska (Etats-Unis), à l'entrée du Détroit de Béring, avant un hivernage à Tuktoyaktuk.