Les Bermudes, petit territoire britannique d'outre-mer situé en plein Atlantique, accueilleront la 35e Coupe de l'America, en 2017.
Exit San Diego (Californie), qui était également candidate mais n'a pas été retenue par le milliardaire américain Larry Ellison, vainqueur de l'édition 2013 avec Oracle Team USA dans la baie de San Francisco, face aux Néo-Zélandais d'Emirates Team New Zealand.
La Coupe de l'America ne ressemble à aucun autre sport et le site de la compétition est traditionnellement choisi par le tenant du titre. San Diego -qui avait accueilli la Coupe de l'America en 1988, 1992 et 1995- a donc échoué à séduire Ellison, qui avait arraché le trophée aux Suisses d'Alinghi en 2010 à Valence (Espagne) et l'a conservé en septembre 2013 à San Francisco face à Emirates Team New Zealand.
Le choix des Bermudes, pour surprenant qu'il soit, n'est pas absurde. L'archipel de quelque 66.000 habitants et de 53,3 km2 accueille depuis 1906 la célèbre Newport (Rhode Island) to Bermuda Race, une course océanique en équipage qui rassemble certains des plus beaux voiliers de la côte est des Etats-Unis.
Des régates internationales de match racing ont également lieu aux Bermudes depuis plusieurs années.
Harvey Schiller, le responsable commercial de la "Cup", plus vieux trophée sportif au monde (1851), a loué lors d'une conférence de presse mardi à New York les conditions de navigation de l'archipel et assuré qu'il pourra accueillir des spectateurs à terre comme sur l'eau. Les Bermudes, a-t-il ajouté, ont "tout ce dont nous avons besoin pour faire de la Coupe de l'America 2017 un événement exceptionnel".
Le choix des Bermudes ne déclenchera sans doute pas l'enthousiasme des Néo-Zélandais, acteurs majeurs de cette compétition et qui ont été à deux doigts de l'emporter en 2013 (battus 8 régates à 9 après avoir mené 8 à 1). Il y a plusieurs raisons aux réticences des Néo-Zélandais, qui n'avaient pas caché, ces derniers mois, que leurs préférences allaient à San Diego, à défaut de revenir à San Francisco.
D'abord, les Bermudes traînent à tort ou à raison une image sulfureuse de paradis fiscal qui colle mal aux valeurs véhiculées par un sport comme la voile. Plus prosaïquement, pour un sponsor néo-zélandais, les retombées commerciales seraient beaucoup plus importantes en Californie, sur la côte Pacifique, que dans un archipel perdu au milieu de l'Atlantique.