Direction le Sud pour la majorité des skippers, à travers le Golfe de Gascogne, avec un duel au sommet entre Macif et Sodebo, pour les Ultime.
Aussi étrange que cela puisse paraître, il souffle indéniablement comme un parfum de Route du Rhum sur ce début de Transat bakerly, comme le confirme Maxime Sorel (VandB) : « On a plongé dès le début vers la pointe Bretagne… Je suis passé au même endroit qu’en novembre 2014, même s’il fait plus froid et plus humide ! » Après un bon départ dans des conditions favorables à la vitesse, la plupart des 24 solitaires des quatre classes sur les rangs ont entamé une descente du golfe de Gascogne pour éviter d’aller se frotter au vents violents et à la mer démontée générés par un vaste système dépressionnaire attendu en fin de journée en mer Celtique.
Mais pour l’heure, si ce scénario peut étonner, la grande traversée entre Plymouth et New-York n’en tient pas moins toutes ses promesses sur les eaux du golfe de Gascogne en direction du cap Finisterre. Quinze heures après le coup d’envoi au large de Plymouth, la régate bat déjà son plein aux quatre coins de la flotte. Pour preuves : les 3 petits milles qui séparent au terme de cette première nuit les deux multicoques Ultime Sodebo (Thomas Coville) et Macif (François Gabart) progressant déjà à la latitude de la Rochelle, ou encore la course de vitesse effrénée que livrent les protagonistes de la classe IMOCA qui n’ont visiblement pas fini de maintenir le suspense. Ce matin les honneurs du classement reviennent de droit à Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), visiblement très à l’aise pour passer la surmultipliée à bord de son « foiler », qui progresse non loin du groupe des Multi 50.
Du côté des ces multicoques, si Pierre Antoine (Olmix) pointe en tête du fait de sa position plus proche de l’orthodromie, Erwan Leroux (FénêtréA-Cardinal) et Lalou Roucayrol (Arkema) ne sont pas en reste et se tiennent dans un mouchoir en distance au but. Chez les Class40, la bataille est tout aussi serrée entre les favoris et les outsiders qui tiennent leurs rangs et promettent de réserver leur lot de rebondissements alors que des décalages latéraux assez marqués - entre Maxime Sorel (VandB) et Armel Tripon (Black Pepper-Les p’tits doudous par Moulin Roty) notamment - donnent toute la mesure de la dimension tactique de cette Transat bakerly. Une traversée océanique de l’Atlantique Nord, dont le premier juge de paix, tout comme sur la route du Rhum, pourrait bien être le cap Finisterre…