Les acteurs du gaz, réunis au sein de l'Association française du gaz (AFG), croient au développement du gaz naturel liquéfié (GNL) comme carburant pour le transport maritime et fluvial français, dans une étude publiée jeudi.
L'étude fait "apparaître des besoins en GNL carburant (...) dès 2020 pour les ports maritimes, et dès 2025 pour les ports intérieurs". Entre 0,3 et 1 million de tonnes de GNL par an pourraient être utilisées à horizon 2030 comme source d'énergie pour les bateaux en France, selon les projections réalisées par l'AFG. Cela représente 5 à 15 cargaisons de méthaniers standards et "les premiers grands utilisateurs devraient être les paquebots de croisières", estime l'étude, qui met en avant les atouts environnementaux du GNL.
Bien qu'étant une énergie fossile, le GNL permet de réduire de 85 à 90% les émissions d'oxydes d'azote et de 25% les émissions de CO2, et de quasiment éliminer les émissions de particules fines, par rapport aux carburants actuellement utilisés (fioul notamment), plaide l'AFG. Le chargement des bateaux --l'avitaillement ou soutage-- en GNL peut se faire au niveau des terminaux méthaniers (Marseille-Fos, Montoir et Dunkerque), par camion-citerne ou encore en mer via des navires dédiés. Le premier avitaillement de ce type en France a eu lieu en mai au Havre. "Au-delà de l'activité de soutage, le déploiement d'une offre de GNL carburant est aussi une opportunité pour l'activité portuaire en général. Le service de soutage est un atout pour l'attractivité d'un port, et les ports européens sont en compétition les uns avec les autres", ajoute l'étude.
Mais dans un contexte de prix bas du pétrole, le GNL carburant "a besoin d'être accompagné" estime l'AFG, via la réglementation, la formation, des mesures incitatives ou encore le soutien à l'investissement.