Du tourisme spatial au farniente sur une petite île de rêve : le millionnaire sud-africain Mark Shuttleworth, l'un des premiers passagers de l'espace, s'est mis à aimer sans compter à son retour sur terre la petite soeur de Sao Tomé, Principe.
Rachat d'un complexe touristique, construction d'hôtel, réhabilitation du petit aéroport, protection de l'environnement, développement d'internet, etc...: Shuttleworth, passager du vaisseau spatial russe Soyouz en 2002, a promis d'investir des "dizaines de millions de dollars" sur plusieurs décennies à Principe.
Cette petite île, de 12 km de large et 20 km de long, est située à 140 km au nord-est de la "grande" île Sao Tomé, au coeur du golfe de Guinée. Principe compte à peine 6.000 habitants. Cette île paradisiaque reste enclavée et pauvre.
Mark Shuttleworth, 42 ans, qui a fait fortune avec le système d'exploitation Ubuntu et sa société Canonical, a d'abord racheté en 2011 les bungalows sur la plage du Bom Bom Resort à un groupe néerlandais.
"L'homme de la lune", comme l'ont surnommé les habitants de Principe, a ensuite multiplié les projets, avec le soutien des autorités locales, dans ce pays qui dépend à 90% de l'aide internationale pour ses dépenses courantes.
Assistante de direction, infirmière, réceptionniste: le fonds d'investissement de Shuttleworth, HBD, publie régulièrement en portugais des offres d'emploi à destination des insulaires sur Tela Non, le site d'information de Sao Tomé et Principe.
Ce projet est tout à la fois "touristique, écologique et humanitaire", proclame HBD (Here be Dragons). "L'un des objectifs est d'être sûr que si vous revenez à Principe dans 20 ans, ce sera aussi joli qu'aujourd'hui", expliquait Mark Shuttleworth au Financial Times, s'engageant à essayer "d'améliorer la qualité de vie des gens".
Des propos de publireportage dans cet île du bout du monde? Pas forcément. "Le projet est bien accueilli par la population locale et le gouvernement régional. Pour eux, c'est un projet d'intégration sociale. Les gens sont formés en matière de protection de l'environnement", explique ainsi le journaliste Abel Veiga, qui suit depuis 2010 sur son site Tela Non les projets et les investissements de "l'homme de la lune".