Connu par les amateurs de plongée, ce récif corallien isolé promettait une riche biodiversité aux scientifiques embarqués dans l’expédition Tara Pacific. Alors que certains signaux de blanchissement avaient été observés sur leur route, l’état des récifs d’Upolu s’est avéré beaucoup plus fortement dégradé : la couverture corallienne y est inférieure à 10 % pour plus de 80 % des 124 sites considérés. Selon les scientifiques, cette situation s’explique par la conjugaison de facteurs globaux et locaux. Leur étude est publiée dans la revue Marine Pollution Bulletin.
La cause de cette détérioration massive ? D’une part, le réchauffement climatique qui a augmenté un phénomène météorologique classique (El Niño) en 2015-2016 entrainant un blanchissement accru des coraux. D’autre part, les activités humaines locales qui exacerberaient les effets du changement climatique. Le rejet de substances chimiques, d’eaux usées, de déchets ainsi que la surpêche pourraient avoir un impact sur la capacité de coraux déjà affaiblis ou endommagés à récupérer. À l’inverse, les scientifiques ont observé des récifs en meilleure santé au cœur de zones d’aires marines protégées, signe de l’efficacité de certains modes de gestion.
Des poissons stressés ? Par ailleurs, en s’intéressant à deux espèces de poisson également rencontrées lors de précédentes escales de la goélette (Moorea, Aitutaki et Niue), les scientifiques ont constaté que les poissons d’Upolu sont plus petits et que le nombre d’individus par banc est en moyenne 4 à 8 fois plus faible que dans les trois autres îles. Ils ont observé de plus un comportement de fuite des poissons, ce qui traduirait une activité de pêche intense.