Après le traditionnel parcours en baie qui sera donné sous le soleil et dans un vent de nord-est de 5-7 nœuds, les 36 Figaristes ne devront pas manquer leur entame de course dans les courants et les cailloux de la Bretagne Nord, car pour beaucoup, c’est en Manche que les différences stratégiques se feront. « Le vent est à la pointe de la Bretagne, plus tôt on y arrive, plus tôt on accélère, il faudra bien naviguer pour bien sortir », estime ainsi Gildas Mahé (Breizh Cola), qui après son abandon sur la première étape, semble déterminé à frapper un grand coup sur la seconde, lui qui n’a plus de prétentions au général.
De son côté, Alexis Loison (Custo Pol), qui, lui, joue la gagne sur cette Solitaire, ajoute, à propos de cette entame : « Ça va commencer par une bonne partie de rase-cailloux en Bretagne. Quand on est courant à contre, la seule façon de se protéger, c’est d’aller jouer dans les cailloux, donc on aura une entame intense, mais dans du vent plutôt clément, c’est le jeu par excellence du Figariste ». Un jeu qui, selon Martin Le Pape (Skipper Macif 2017), est parfois assez basique : « On est un peu des comptables en Figaro, on raisonne beaucoup en termes de gestion de flotte : on regarde combien vont à droite et combien vont à gauche et en fonction de son objectif, on choisit ».
L’objectif pour tous sera de ne pas manquer cette entame pour éviter de voir les petits copains prendre la poudre d’escampette à partir d’Ouessant que les premiers devraient laisser à tribord ou bâbord après un peu plus de 24 heures de course. La suite ? Un très long bord de portant dans du vent de nord-est forcissant (20-25 nœuds) qui fera la part belle aux marins à l’aise dans ces conditions de glisse, souvent les plus aguerris. Et pourtant, il faudra garder de la lucidité pour l’atterrissage dans la Ria de Muros-Noia, terme de l’étape, juste après le Cap Finisterre, le risque de cette arrivée en baie étant résumé par Alexis Loison : « Le finish peut être particulièrement tordu avec le vent qui s’écroule complètement. Dans ce cas, soit c’est un nouveau départ, ce qui commencerait à faire beaucoup, soit ça crée de gros écarts avec des bateaux qui passent et d’autres qui restent plantés ». Le Cherbourgeois, 8e de la première étape à 9’50 du vainqueur, son pote Anrthony Marchand (Groupe Royer-Secours Populaire), espère bien évidemment un scénario favorable au terme de cette étape qui, cette fois, pourrait être décisive pour l’issue de la Solitaire.