"C'était presque vital parce que ça fait partie de notre culture", savoure Yocendri, 32 ans, les pieds dans l'eau, venue avec ses enfants profiter dès l'aube de la réouverture de la plage, sans touriste, de Petit-Havre au Gosier, en Guadeloupe, après deux mois de confinement.
La préfecture a annoncé mercredi que 19 communes de l'archipel pourraient rouvrir l'accès à la mer dès le jeudi de l'Ascension, et baigneurs, surfeurs ou marcheurs ont réinvesti avec bonheur "leur" plage.
Aux cris des pélicans se mêlent les conversations enjouées des habitués qui se retrouvent dans une eau à 28 degrés. Faute de pouvoir "stationner" sur la plage, et faire des châteaux de sable à l'ombre des résiniers, les enfants enfilent leurs brassards et barbotent dans la mer. Les carbets (abri couvert en bois mais sans mur, ndlr), habituellement bondés pour des déjeuners ou des anniversaires à même le sable, resteront en effet vides. Pas de bonnes odeurs de plats locaux ni d'enceintes lâchant les décibels pour mettre l'ambiance, car les rassemblements de plus de 10 personnes restent interdits.
Exceptionnellement, la fréquentation des plages sera aussi, pour au moins quelques semaines, 100% locale, avec l'arrêt des vols commerciaux et l'absence de touristes. Sa serviette sous le bras, Lucia Roussas, habitante des Abymes, savoure le moment : "c'est plus calme sans les touristes. Et en même temps les touristes, pour l'économie ce n'est pas rien".