Son voilier de quatre mètres, qu'il a conçu et construit lui-même pour 4.000 euros, ressemble à une coquille de noix. Pourtant, Yann Quénet vient de traverser deux océans à bord de son "Baluchon" et déconfine à Hiva Oa, aux Marquises (Polynésie française). Traverser l'Atlantique et le Pacifique avec un tel bateau, "c'est un vrai exploit", assure à l'AFP le navigateur Yvan Bourgnon, pour qui "Baluchon" "est un vrai petit bijou".
Le défi de départ ? Construire un voilier en 400 heures pour 4.000 euros en vue de faire le tour du monde. Le défi et "le budget bateau-équipement ont été respectés", confirme Yann Quénet, Breton de Saint-Brieuc, contacté par Messenger. Le marin concède cependant "1.500 euros supplémentaires" pour une balise de détresse, un pilote automatique et des panneaux solaires. Un tel budget, poursuit-il, "implique (que je n'ai) pas de moyen de communication avec la terre et pas de météo. J'ai uniquement utilisé le GPS d'une tablette classique avec la cartographie gratuite en open source comme moyen de navigation". "Pas de moteur à bord, juste une voile et une godille", complète-t-il. Pas besoin de prendre des ris quand le vent forcit, la voile s'enroule autour du mât. Quant à l'eau, en l'absence de dessalinisateur, "je me suis rationné à deux litres par jour".
Parti à l'automne des Canaries, Yann Quénet s'est posé un peu en Guadeloupe avant d'emprunter le canal de Panama et de se lancer à l'assaut du Pacifique: 44 jours de mer, dont "plus de 30 jours sans avoir de ses nouvelles" jusqu'à l'arrivée à Hiva Oa, rappelle Hervé Le Merrer, un autre "aventurier" des mers, comme il se définit.
"Voir son petit voilier qu'on a conçu et construit soi-même dévaler à toute vitesse les grandes vagues de l'océan, voir apparaître à l'horizon des îles lointaines dont on a rêvé depuis toujours, tout ça procure un véritable sentiment de joie, ça paraît même parfois irréel, tellement c'est intense!".