Les Fidji, dont l'économie largement tributaire du tourisme est au point mort, veulent créer une "bulle" sans virus dans le Pacifique Sud pour accueillir les voyageurs venus d'Australie et Nouvelle-Zélande d'où provient la majorité de leur clientèle. La "bulle Bula" --mot qui signifie "bonjour" en fidjien-- offrirait une zone VIP dès la descente de l'avion aux touristes de ces deux pays qui seraient transportés dans une station balnéaire isolée.
Canberra et Wellington ont déjà entamé en mai des discussions pour créer leur propre "bulle" commune où seraient levées de part et d'autre de la mer de Tasman les restrictions aux voyages décidées contre le coronavirus, avec l'intention de l'étendre aux îles du Pacifique. Mais les voyages restent restreints à l'intérieur de l'Australie où de nouveaux foyers sont apparus autour de Melbourne et une levée des restrictions pour traverser la mer de Tasman semble peu probable avant septembre.
"Pendant que l'Australie et la Nouvelle-Zélande élaborent leur bulle, le succès au moins équivalent voire supérieur des Fidji dans la lutte contre le virus nous met en position d'ouvrir la voie dans le Pacifique", a déclaré le Premier ministre fidjien Frank Bainimarama. "La bulle Bula permettra aux Australiens et aux Néo-zélandais de profiter de ce que les Fidji offrent de mieux tout en restant à l'écart d'autres voyageurs éventuels et de la population", a-t-il assuré.
Par la suite les mesures de quarantaine pourront être supprimées pour tous les visiteurs testés négatifs et venant d'un pays estampillé par les Fidji comme ayant maîtrisé la maladie Covid-19, a-t-il ajouté sans autre précision.
Le tourisme représente environ 40% de l'économie, selon le gouvernement. En tenant compte des emplois induits, ce serait plutôt 60%, estime la FHTA. Les autorités redoutent une contraction de l'économie de plus d'un cinquième.
"Nous aimerions que les frontières rouvrent bientôt pour que tout le monde puisse reprendre le travail", dit Ben Danford, un guide touristique au chômage qui, comme ses collègues, s'est tourné vers l'agriculture pour gagner sa vie.
L'Australie et la Nouvelle-Zélande assurent quelque 70% du tourisme dans l'archipel, assure à l'AFP Jim Saukuru, directeur général de la résidence hôtelière Treasure Island.