Charlie Dalin (Apivia) et Jérémie Beyou (Charal) poursuivent leur ascension, foil contre foil. Après 98 heures à traverser les systèmes météo, 0,6 mille les séparent. Les voici à 230 milles de la bouée COI-UNESCO, la marque de passage positionnée dans le sud-ouest de l’Islande, au 62°N25W. Ce matin, le Landivisien avait une poignée de milles d’avance sur le Havrais. Et puis s’est présentée une dorsale anticyclonique. Le scénario a un petit air de déjà-vu : le skipper de Charal est tombé sur un os à molle, et Charlie Dalin en a profité. « Pour gagner des courses, a dit Jérémie Beyou ce mercredi en vacation, il faut être bon… et avoir un peu de réussite. Elle m’échappe un peu... C’est énervant. J’ai été le premier à virer, en tête, et je suis celui qui « cotise » le plus. Mais il y a une logique : quand tu es en tête, les autres voient ta situation au ralenti. Et comme ils ne sont pas bêtes, ils font le tour ». Thomas Ruyant (LinkedOut), leader jusqu’à mardi matin mais pénalisé par son option très nord dans les vents forts, est revenu se caler en troisième position dans la roue des leaders, avec 42 milles de retard au classement de 18 heures. 18 milles derrière le skipper nordiste, se joue le match à quatre qui anime la flotte. Le classement de 18 heures posait une réalité qui n’était pas celle du matin : Kevin Escoffier (PRB) est 4e, plus ouest que la Britannique, Samantha Davies (Initiatives-Coeur) que l'on retrouve en 5e position. Boris Herrmann (Seaexplorer – Yacht Club de Monaco) est 6e et Isabelle Joschke (MACSF) 7e. Tout ça dans un mouchoir de poche ! Les leaders, qui avançaient à tout petit trot ce matin ont progressivement retrouvé un vent adonnant dans l’après-midi, histoire de se dérouiller les foils en bâbord amures. Après un petit coup de frein, dans la même dorsale, les poursuivants devaient à leur tour retrouver un peu d’air, sur une route plus directe. La pétole est promise à tous au passage du waypoint COI-UNESCO, ce qui devrait encore amenuiser les écarts entre les 14 premiers du classement. La situation devrait également profiter aux derniers, dont le passage au point nord se fera – magie de la météo – moins de 24 heures après les leaders.

Pendant que la flotte s’affaire dans le nord, la direction de course de la Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne a repositionné la bouée Gallimard, deuxième marque de passage, initialement envisagée dans le nord des Açores. Las, une zone anticyclonique est en train de prendre ses aises sur l’archipel et, afin d’éviter aux derniers de s’empêtrer dans les vents faibles, Jacques Caraës a préféré raccourcir le parcours et repositionner la bouée Gallimard très légèrement sous la latitude des Sables d’Olonne, à environ 400 milles des côtes de la Vendée (lire ci-dessous). Depuis quasiment quatre jours, la flotte IMOCA a bien travaillé, affrontant un nombre de situations et d’allures très conséquent en si peu de jours et ne mégotant ni sur les efforts de l’humain ni sur les contraintes du matériel. Les premières arrivées sont estimées entre le mardi 14 juillet au soir et le mercredi 15 juillet en matinée. 10 à 12 jours de mer, c’est ce qui était initialement programmé pour le vainqueur.