Romain Attanasio (PURE - Best Western) était à la vacation de 10h ce matin. Actuellement dans des conditions difficiles, il prévoit de franchir la ligne d'arrivée aux Sables d'Olonne dans trois jours.
"La nuit a été apocalyptique. C’est très dur depuis hier midi avec le passage entre les Açores. La mer est très mauvaise, il y a une houle de 5-6 mètres, c’est très bosselé, le bateau dévale les houles et tape dans chaque vague. C’est très instable. Le vent a fait que forcir, mais il y beaucoup de grains surtout depuis cette nuit, il y a un vent moyen à 35-40 nœuds et j'ai même eu des rafales à 55 ! Je suis 3 ris dans la grand-voile et J3, sauf que dans ces conditions, le bateau part trop vite. Le problème est qu’on ne les voit pas arriver.
J’ai fait la 2ème partie de nuit sous grand-voile seule car les grains arrivaient tous les 20 minutes. J’ai renvoyé le J3 depuis ce matin, mais j’ai eu un souci avec la galette d’enroulement donc j’ai dû aller à l’avant la démonter, dans des conditions difficiles, de nuit, avec le bateau qui enfournait.
Cette nuit, on parlait avec Jérémie (Beyou), on était tous les deux au bout du rouleau. On se disait que tout était dur. La remontée de l’Atlantique n’était vraiment pas simple. Et j’ai l’impression que pour ceux de derrière c’est encore pire. Les prévisions ne sont pas mal jusqu’à l’arrivée, il va falloir lofer un peu, mais on ne peut pas avec la mer qu’il y a. Ce matin je ne suis pas mécontent d’avoir passé ce gros coup de vent. Il y a encore une surprise avant l’arrivée, mais la météo est tellement incertaine dans le golfe de Gascogne qu’on ne peut pas trop savoir. Depuis trois jours, le fichier américain nous annonce 35 nœuds au près sur la ligne d’arrivée, tandis que le fichier français non. Ils sont chacun sûrs de leur coup donc ça sera le prochain débat. Il me reste 3 jours pour atteindre les Sables d’Olonne. Cette fin de course est longue et difficile.
C’est sympa d’avoir quelqu’un à côté. Cette nuit on s’était dit qu’on gardait tous les deux nos téléphones connectés, au cas où un de nous rencontrait un problème. C’est plus rassurant, même si, vu les conditions, on ne pourrait pas aider l’autre. On s’appelle, on se soutient, on discute. C’est sympa d’avoir un copain dans ces conditions-là. Jérémie va plus vite que moi, il va pouvoir accélérer avec ses foils dès que la mer va s'aplatir."