La tempête tropicale, les conditions difficiles et les vagues piégeuses, "c'est ce qui fait la beauté de notre sport. Et grâce à ça, on est aux Jeux olympiques maintenant", a expliqué mardi à l'AFP Michel Bourez, battu en quart de finale par le N.1 mondial, le Brésilien Gabriel Medina pour les grands débuts olympiques du surf.
Q Comment s'est déroulé votre match contre le Brésilien Gabriel Medina ?
R: "C'était un quart de finale assez compliqué, les conditions sont assez difficiles, il y a beaucoup de vagues un peu partout, les "pics" (zones où la vague commence à déferler, NDLR) bougent beaucoup, c'était chaud de trouver et de se dire que c'est là que la vague va venir parce que c'était quand même, on va dire, le bordel, c'est un peu la tempête. Des fois, il y a une ou deux vagues qui arrivent et si t'es bien placé, il y a moyen de scorer. Mais c'était quand même assez compliqué, j'étais un peu perdu j'avoue. Je savais que Medina allait trouver ses vagues et faire un gros "air" (figure où le surfeur décolle au dessus de la vague, NDLR), c'est ce qui s'est passé. Je me suis focalisé sur moi-même, j'ai essayé de trouver deux vagues pour faire des tubes, c'est ce qui pouvait scorer pour moi, et des grosses manoeuvres. Mais ce n'était pas assez pour le vaincre".
Q: Est-ce que ce sont des conditions exceptionnelles pour un surfeur ?
R: "Ce sont des conditions qu'on a souvent sur le Tour (Championships Tour, circuit pro mondial), partout dans le monde, même. Pourquoi ? Parce qu'on essaie souvent de commencer vite pour finir dans des bonnes conditions. Donc les premiers tours d'habitude, c'est quand même aléatoire, mais en général pendant les quarts de finale, les conditions sont optimum et c'est là qu'on voit que la plupart des surfeurs qui cartonnent, c'est ceux qui arrivent à s'adapter".
Q: Le surf est entré pour la première fois au programme olympique. Qu'en avez-vous pensé ? Pourquoi a-t-il sa place aux JO ?
R: "C'est une très bonne expérience, je vois que l'organisation est quand même d'un niveau différent par rapport à ce qu'on a nous sur le World Tour. Les Jeux olympiques, c'est une fois tous les quatre ans, il y a de quoi mettre les moyens. Après, le surf, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un sport où tu es en pleine liberté, c'est un sport où tu peux te lâcher, tu fais ce que tu veux, t'es libre, tu te sens à l'aise dans l'eau, c'est comme une thérapie en même temps, parce que tu passes du temps dans l'eau, tu rigoles avec tes amis, t'es dans l'océan, donc tu te sens bien. C'est un sport qui vaut la peine d'être regardé parce qu'il n'arrête pas aussi de progresser, on voit des manoeuvres aériennes qui sont quand même hallucinantes, c'est compliqué de faire ce qu'ils font les jeunes Brésiliens, Italo (Ferreira) et Gabriel (Medina). On pense que c'est facile, mais nous on a le vent à gérer. Il y a la direction des 'airs' à faire aussi, la hauteur, il y en a beaucoup qui se font mal. Mais à la fin, c'est ce qui fait la beauté de notre sport. Et grâce à ça, on est aux Jeux olympiques maintenant".
Propos recueillis à Tsurigasaki Beach par Sabine COLPART