La minuscule île d'Aix, coincée entre celles de Ré et d'Oléron en Charente-Maritime, multiplie les mesures pour lutter contre le Covid-19 face à l'afflux de touristes, mais son maire s'est fait taper sur les doigts par l'Etat après avoir voulu instaurer un couvre-feu.
Moins de 250 personnes vivent à l'année sur ce croissant de 119 ha, à quelques encablures de Fort-Boyard, mais environ 250.000 visiteurs prennent le ferry chaque année, la majorité durant les vacances d'été. Aussi le maire Patrick Denaud a-t-il pris mardi un arrêté instaurant un couvre-feu de minuit à 06H00, afin d'éviter les rassemblements la nuit, favorables à la propagation du virus.
Mais la préfecture de Charente-Maritime, "alertée récemment sur la situation épidémique (de l'île) par les élus du territoire", a répliqué mercredi que cette décision "ne repose pas sur des bases légales et ne peut donc être applicable". Cependant, "compte tenu du caractère très touristique de l'île", poursuit la préfecture dans un communiqué, "les services de l'État sont convenus avec la commune de mettre en place sans attendre un certain nombre de mesures". Parmi celles-ci : "Distribution de plusieurs milliers d'autotests, mise en place d'opérations de dépistage et de sensibilisation aux gestes barrières, renforcement des contrôles par les forces de l'ordre, notamment sur le respect du port du masque, les mesures barrières dans les établissements recevant du public ainsi que sur l'interdiction de la consommation d'alcool sur la voie publique".
La gendarmerie a aussi dépéché des renforts pour multiplier les contrôles au départ des bateaux reliant le continent à l'île d'Aix et sur place.