
L'érosion des côtes menace de faire s'effondrer plusieurs châteaux emblématiques du patrimoine britannique, dont celui où serait né le roi Arthur, a alerté vendredi l'organisme public English Heritage qui gère environ 400 monuments historiques en Angleterre.
"Plusieurs parmi les monuments côtiers historiques les plus importants d'Angleterre sont menacés de disparaître pour toujours à cause de l'accélération de l'érosion du littoral", s'inquiète l'organisme dans un communiqué.
Parmi ces monuments, English Heritage mentionne six châteaux "particulièrement menacés", du fait de "leur situation exposée et de la fragilité des rochers sur lesquels ils sont construits".
Il s'agit notamment du château fort médiéval de Tintagel, en Cornouailles, où le roi Arthur aurait vu le jour, du château de Piel, dans le comté de Cumbria, ou encore du fort Bayard's Cove, vieux de 500 ans et situé à la pointe de l'estuaire du Dart, dans le sud du pays.
Pour tenter de les sauver, l'organisme lance un appel aux dons, espérant récolter plusieurs millions de livres.
"Pour que ces bâtiments côtiers survivent aux prochaines décennies, nous avons besoin de renforcer leurs murs et de construire des défenses contre l'action de la mer pour les protéger", justifie English Heritage.
Par son caractère insulaire, le Royaume-Uni est particulièrement exposé à l'érosion des côtes. Un récent rapport de l'agence environnementale britannique estimait qu'une personne sur six y était soumis à un risque d'inondation due à la pluie ou à la montée de la mer et qu'un million de personnes seraient directement affectées par la montée des eaux d'ici à la fin du siècle.
Depuis les années 1900, le niveau de la mer a augmenté d'environ 16,5 cm au Royaume-Uni et son taux d'élévation annuel a doublé en un siècle, selon un rapport de l'Office météorologique britannique publié en juillet.
"L'érosion du littoral anglais n'est pas nouvelle, mais la quantité de terre perdue ces dernières années est alarmante, et certains scénarios indiquent que le niveau de la mer pourrait augmenter jusqu'à un mètre d'ici la fin du siècle", prévient Rob Woodside, un responsable d'English Heritage cité dans le communiqué.
L'an dernier, une partie d'un mur du château de Hurst datant du XIXe siècle dans le Hampshire (sud) s'était ainsi effondrée, l'eau ayant érodé ses fondations, rappelle l'organisme.