La course à la voile autour du monde va mesurer la pollution par les microplastiques, recueillir des informations concernant l'impact du changement climatique sur l'océan et collecter des données pour améliorer les prévisions météorologiques mondiales.
Tous les bateaux participant à cette course exténuante de six mois autour du monde embarqueront des équipements spécialisés pour mesurer une série de variables tout au long des 60 000 kilomètres qui composent le parcours. Ces données seront analysées par des scientifiques de huit organisations de recherche de premier plan afin de mieux comprendre l'état de l'océan. Naviguant dans certaines des régions les plus reculées de la planète, rarement atteintes par les navires scientifiques, les équipes auront une occasion unique de collecter des données vitales là où les informations manquent sur deux des plus grandes menaces pour la santé des mers : l'impact du changement climatique et la pollution plastique.
Lancé lors de l'édition 2017-18 de la course en collaboration avec 11th Hour Racing, Partenaire Premier de The Ocean Race et Partenaire Fondateur du programme de durabilité Racing with Purpose, ce programme scientifique innovant capturera plus de données lors de la prochaine édition, et notamment pour la première fois les niveaux d'oxygène et d'oligo-éléments dans l'eau. Les données seront également transmises plus rapidement aux partenaires scientifiques lors de cette édition. Elles seront transmises par satellite et parviendront en temps réel aux organisations telles que l'Organisation météorologique mondiale, le National Oceanography Centre, la Société Max-Planck, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et la National Oceanic and Atmospheric Administration.
Stefan Raimund, responsable scientifique de The Ocean Race, a déclaré : « Un océan en bonne santé n'est pas seulement vital pour le sport que nous aimons, il régule le climat, nourrit des milliards de personnes et fournit la moitié de l'oxygène de la planète. Son déclin a un impact sur le monde entier. Pour l'enrayer, nous devons fournir aux gouvernements et aux organisations des preuves scientifiques et exiger qu'ils agissent en conséquence. »
« Les données recueillies lors de nos précédentes courses ont été incluses dans des rapports cruciaux sur l'état de la planète qui ont informé et influencé les décisions des gouvernements. Le fait de savoir que nous pouvons faire la différence de cette manière nous a incités à étendre encore davantage notre programme scientifique et à collaborer avec un plus grand nombre d'organisations scientifiques de premier plan dans le monde pour soutenir leurs recherches essentielles. »
Au total, 15 types de données environnementales seront collectées pendant The Ocean Race 2022-23, notamment :
- Des indicateurs du changement climatique : Deux bateaux, 11th Hour Racing Team et Team Malizia, embarqueront des OceanPacks, qui prélèvent des échantillons d'eau pour mesurer les niveaux de dioxyde de carbone, d'oxygène, de salinité et de température, fournissant des indications sur l'impact du changement climatique sur l'océan. Des oligo-éléments, dont le fer, le zinc, le cuivre et le manganèse, seront également capturés pour la première fois. Ces éléments sont indispensables à la croissance du plancton, un organisme essentiel puisqu'il constitue la base de la chaîne alimentaire et le plus grand producteur d'oxygène de l'océan.
- La pollution plastique : GUYOT environnement - Team Europe et Holcim - PRB prélèveront régulièrement des échantillons d'eau tout au long de la course afin de détecter la présence de microplastiques. Comme lors de la précédente édition de la course, la quantité de microplastiques sera mesurée tout au long du parcours et, pour la première fois, des échantillons seront également analysés pour déterminer de quels produits plastiques proviennent les fragments (par exemple, une bouteille ou un sac).
- Données météorologiques : L'ensemble de la flotte utilisera des capteurs embarqués pour mesurer la vitesse et la direction du vent ainsi que la température de l'air. Certaines équipes déploieront également des bouées dérivantes dans l'océan Austral afin d'enregistrer ces mesures en permanence, ainsi que des données de localisation, ce qui permettra de mieux comprendre l'évolution des courants et du climat. Les données météorologiques aideront à améliorer les prévisions climatiques et sont particulièrement précieuses pour prévoir les événements météorologiques extrêmes, ainsi que pour révéler les tendances climatiques à long terme.
- Biodiversité des océans : Biotherm Racing collabore avec la Fondation Tara Ocean pour tester un projet de recherche expérimental visant à étudier la biodiversité des océans pendant la course. Un microscope automatique embarqué enregistrera des images de phytoplancton marin à la surface de l'océan, qui seront analysées pour fournir des informations sur la diversité du phytoplancton dans l'océan, ainsi que sur la biodiversité, les réseaux alimentaires et le cycle du carbone.
Toutes les données collectées sont en open-source et partagées avec les partenaires scientifiques de The Ocean Race - des organisations du monde entier qui étudient l'impact de l'activité humaine sur l'océan - et alimentent des rapports, notamment ceux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et la base de données internationale SOCAT (Surface ocean CO2 atlas), qui fournit des données pour le Budget carbone mondial, une évaluation annuelle du dioxyde de carbone qui permet d'établir des objectifs et des prévisions pour la réduction du carbone.