
Hier mercredi en fin d’après-midi, l’IMOCA Paprec Arkéa a été mis à l’eau à Lorient. Un instant fort, riche en émotions et fédérateur pour Yoann Richomme, l’équipe Paprec Arkéa, les partenaires et l’ensemble des acteurs mobilisés. Avec son cockpit atypique, son étrave fine et ses foils, ce monocoque puissant et élégant a été pensé afin d’être à la hauteur d’une ambition commune : emmener Yoann au sommet de l’Everest des mers, le Vendée Globe, en novembre 2024.
Pour le skipper, impatient de se confronter au large à bord de son tout premier IMOCA, le moment est forcément chargé en belles émotions. « On mesure tout le chemin parcouru, souligne Yoann. Nous mettons à l’eau le plus beau bateau et on espère le plus performant. Il y a beaucoup de fierté parce qu’il représente un investissement de tous les instants de la part de chaque membre du bureau d’études et de l’équipe technique. C’est une longue histoire que nous écrivons ensemble. On se doit d’être reconnaissant envers nos partenaires qui ont cette vision et envers tous ceux qui nous ont accompagnés jusque-là ».
Yoann et le team Paprec Arkéa souhaitaient un bateau pour être à la hauteur d’une ambition : « pouvoir être le plus performant possible au prochain Vendée Globe » dans vingt mois. « Nous sommes conscients de placer la barre très haute, d’autant que certains de nos concurrents naviguent depuis 4 ans sur des bateaux de modèle 2020. On a un retard à rattraper », explique-t-il avec humilité. Le résultat est là ! L’IMOCA détonne : c’est un concentré de technologie, un savant cocktail entre innovations et choix techniques aussi osés que mûrement pensés.
Un cockpit particulièrement novateur
L’étrave, fine et gracieuse, est ainsi ‘tulipée’ afin de conserver une vitesse élevée dans la mer formée. « Ça se rapproche du design des coques de bateaux à moteur qui naviguent en étant très à plat. L’idée, c’est d’enfourner le moins possible, d’avoir le moins d’eau sur le pont et de l’éjecter au maximum sur les côtés ».
Ce qui suscite l’attention, surtout, c’est ce cockpit particulièrement novateur. Il a en effet été plus avancé pour que Yoann soit « au cœur de l’action ». Manœuvre, veille, repos… Tout sera assuré dans cette zone « semi-étanche », au centre du bateau. « On en est très fier, sourit le marin. Grâce à cet effort d’ergonomie et d’optimisation, on essaie de réduire au maximum les mouvements nécessaires à bord », précise-t-il.
Globalement, il y a donc une volonté d’améliorer les performances au portant. Le design de la coque mais aussi celui des foils – « ils sont tolérants, capables de conserver leur efficacité et de reprendre leur mode volant rapidement après le passage des vagues » - qui contribuent à « maintenir une vitesse plus élevée » et donc à « gagner en efficacité au portant ». Il s’agit en effet d’un des enjeux techniques essentiels afin de jouer les premiers rôles lors du prochain Vendée Globe.