Comme prévu, à 12h08 ce jeudi, le coup d’envoi de la grande course de la 20e Solo Maître CoQ a été donné au large des Sables d’Olonne. Les 30 Figaristes en lice se sont alors élancés pour une boucle de 340 milles entre Ré, Yeu, Belle-Ile et le plateau de Rochebonne, propulsés par un flux de secteur sud-est soufflant entre 12 et 14 nœuds. C’est en rangs serrés, emmenés par Alexis Loison (Groupe RÉEL), qu’ils ont alors entamé leur descente en direction de l’île de Ré. Ré où, peu après le débordement du phare des Baleines, la situation devrait nettement se corser avec une phase de transition à négocier. Une phase délicate qui pourrait bien être le point clé du parcours avant un net renforcement du vent et, par ricochet, une fin de course sur les chapeaux de roues !
« Le début va se jouer dans la molle et la fin dans du vent. Il ne va pas falloir se faire décrocher lors des premiers milles et savoir aller vite ensuite. Le match va être très intéressant et très complet. Il va y avoir des options mais je pense qu’il va surtout falloir être très rapide sur cette grande course », a résumé Hugo Dhallenne (YC Saint-Lunaire), le vainqueur du parcours côtier disputé hier et actuel leader au classement général provisoire de la Solo Maître CoQ. C’est, en effet, une régate offshore en deux temps qui devrait se jouer. Une manche « bi-goût » en quelque-sorte, ainsi que l’a confirmé Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve : « si le départ a été donné dans de bonnes conditions, le vent va commencer à faiblir en fin de journée et devenir très mou dans la nuit, avec moins de 6 nœuds. La section entre la pointe ouest de l’île de Ré puis l’île d’Yeu s’annonce assez complexe ». De fait, sur cette portion du parcours, les solitaires vont devoir se montrer assez fins. Jongler au mieux entre les effets de côte et le retour annoncé du vent par l’ouest.
La transition juge de paix ?
« Cette zone de transition ne va pas être facile à gérer avec le peu d’outils que l’on a à bord. Il va falloir être opportuniste pour sortir en bonne position parce qu’après on sera sur des bords où il sera difficile de revenir. Ça va sans doute partir un peu par devant », a commenté, pour sa part, Guillaume Pirouelle (Région Normandie), bien conscient que des écarts importants sont susceptibles de se créer assez vite et que la nuit risque d’être bien courte avant le renforcement du vent. Dans le détail, entre Yeu et Les Birvideaux, un flux de sud sud-ouest est prévu de s’établir entre 15 et 20 nœuds puis de se renforcer ensuite lors de la redescente vers le plateau de Rochebonne jusqu’à 20-25 nœuds, voire 30. De quoi garantir une fin de course tonique et ainsi envisager les premières arrivées à Port Olona samedi, entre 15 et 18 heures.
Une fin de course plein gaz
« Après Yeu, ce sera essentiellement de la vitesse. Il faudra bien gérer pour ne pas casser. La descente entre Les Birvideaux et Les Sables d’Olonne s’annonce clairement assez sportive, de nuit, plein gaz sous spi, avec un paquet de manœuvres à faire et des bateaux de pêche un peu partout. Ce sera forcément un peu stressant », a relaté Tom Dolan (Smurfit Kappa – Kingspan), bien décidé à finir dans le Top 5 dans cette grande course dotée d’un coefficient 3. Une course qui sera assurément déterminante pour le classement général de la compétition. « Vu le scénario annoncé, l’expérience pourrait bien être un atout. En tous les cas, je l’espère. On va faire au mieux. Une chose est sûre : on va arriver bien cramés, tout mouillés et sans doute un peu congelés. »