
Après 5 ans de conception, le projet de la Fondation Tara Océan passe des plans à la réalité. La construction du nouveau navire conçu pour l’observation et la recherche scientifique en Arctique commence. Le chantier naval a été confié aux Constructions Mécaniques de Normandie (CMN) à Cherbourg.
Le compte à rebours de cette exploration scientifique inédite au pôle Nord est lancé. Le chantier de Tara Polar Station durera 18 mois pour une livraison au début de l’automne 2024.
“L’objectif est de mettre à l'eau ce navire en septembre 2024, et d'effectuer une campagne de tests en conditions polaires pendant 3 à 4 mois dès l'hiver 2024.” précise Romain Troublé, Directeur général de la Fondation Tara Océan. La première expédition de Tara Polar Station aux confins du pôle Nord est prévue pour l’été 2025.
Conçue avec l’architecte Olivier Petit, la base polaire dérivante pourra supporter des températures de -52°c et embarquera, sur une dizaine d’expéditions successives, des scientifiques du monde entier jusqu'en 2045. Climatologues, biologistes, physiciens, glaciologues, océanographes, ingénieurs, artistes, médecins, journalistes, et marins vont s’unir et cohabiter à bord de cette ISS du pôle Nord pour effectuer des observations et mener des expériences sur place, en plein cœur de la longue nuit polaire hivernale.
La base polaire de 24 mètres permettra d’embarquer un équipage de 12 personnes en hiver et jusqu'à 20 personnes en été. Pour une rare fois, le milieu Arctique, et la biodiversité qui l’habite sera étudié sur le long-terme et les observations sur cet écosystème encore méconnu et sa biodiversité auront lieu au fil des saisons.
Tara Polar Station : étudier l’Arctique pour accélérer la recherche sur le climat et la biodiversité
Piégée dans la banquise, Tara Polar Station aura pour objectif de renforcer la recherche française et internationale sur l’Arctique, milieu parmi les plus extrêmes de notre planète, afin de mieux comprendre l’impact du changement climatique sur la biodiversité et les capacités d’adaptation des espèces locales. Les principaux axes de recherche seront :
1. La migration des organismes marins vers l’Arctique et leur devenir ;
2. L’impact du changement climatique sur le fonctionnement des écosystèmes en Arctique ;
3. De nouvelles découvertes en biotechnologie et biomédecine, ainsi que sur l’adaptation de la vie en conditions extrêmes ;
4. Les mécanismes du dérèglement climatique en Arctique.
La base scientifique dérivante sera équipée d’un laboratoire humide pour la manipulation des échantillons, de laboratoires secs avec instrumentation, et des laboratoires dédiés à l’expérimentation sur place pour mener des expériences sur les organismes méconnus de l’océan Arctique et comprendre cet écosystème unique.
“L'Arctique vient de frôler un record de minimum de glace en cette fin d’hiver. Le temps presse d'aller au chevet de sa biodiversité largement inconnue.” alerte Chris Bowler, Directeur de recherche CNRS à l’École normale supérieure et Président du comité scientifique de la Fondation Tara Océan.