La Guyader Bermudes 1000 Race lance le Championnat IMOCA GLOBE SERIES 2023

Courses
Jeudi 4 mai 2023 à 14h27

©Eloi Stichelbaut / Charal

Avec cinq courses programmées en 2023 - en plus du tour du monde en équipage -, dont la Transat Jacques Vabre en double et le Retour à La Base en solitaire, cette année offre aux marins et à leurs supporters l'occasion d'établir une première hiérarchie des forces en présence du Vendée Globe 2024, entre nouveaux bateaux et monotypes plus anciens, boostés durant l’hiver.

Bienvenue dans ce qui promet d'être une édition particulièrement disputée des IMOCA GLOBE SERIES. Rendez-vous, tout d’abord, sur la Guyader Bermudes 1000 Race qui s’élance de Brest dimanche pour y revenir environ quatre jours plus tard, après une boucle entre le Fastnet et le Golfe de Gascogne. Cette course, organisée par See to Sea et l’équipe de Gwen Chapalain, réunit 13 duos de haut vol qui seront accompagnés chacun d’un reporter embarqué.

Antoine Mermod, le président de l’IMOCA, s'attend à une année très complète, alors que la Classe continue d’étoffer son programme en solitaire, en double et en équipage. "Cette saison s’annonce passionnante", déclare-t-il. "Nous avons six nouveaux bateaux cette année et beaucoup d’IMOCA plus anciens qui sont en évolution constante. Pour les deux dernières épreuves de l’année, les deux transatlantiques que sont la Transat Jacques Vabre et le Retour à La Base, nous devrions avoir presque toute la flotte du Vendée Globe prête à naviguer pour sa première grande confrontation, ce qui est très excitant".

Antoine Mermod estime qu'il sera sûrement très difficile de désigner le Champion ou la Championne IMOCA 2023, étant donné le nombre de nouveaux bateaux en lice. La Guyader Bermudes 1000 Race sera d’ailleurs la première confrontation des deux derniers nés, mis à l’eau en février et mars : Paprec Arkéa de Yoann Richomme et FOR PEOPLE de Thomas Ruyant. Ils rejoignent aussi sur la ligne de départ des machines de 2022 : Charal de Jérémie Beyou, Initiatives-Cœur de Samantha Davies ou encore le nouveau Maître CoQ V, bien que son skipper et dernier vainqueur du Vendée Globe Yannick Bestaven ne participe pas à la course car il se remet d’une méchante chute de vélo.

La flotte de la Guyader Bermudes 1000 Race comprend aussi certains des nouveaux talents de l’IMOCA à bord de bateaux plus anciens, comme Benjamin Ferré (avec Pierre Le Roy) sur Monnoyeur-Duo for a Job, Guirec Soudée (avec Corentin Douguet) sur Freelance.com ou encore Louis Duc (avec Halvard Mabire) sur Fives Group-Lantana Environnement.

Antoine pense que Jérémie Beyou, qui navigue avec Franck Cammas sur Charal, dessiné par Sam Manuard, sera difficile à battre sur cet IMOCA qui a déjà bien fait ses preuves en course. "Jérémie a terminé troisième de la Route du Rhum l'année dernière et l’équipe a aussi battu le record de distance sur 24 heures en équipage, au retour de Guadeloupe avec Franck. Ils ont fait un bon chantier d’optimisation cet hiver et s'entraînent déjà depuis quelques semaines. D’après ce que nous entendons, ils sont satisfaits de leur bateau. C'est l’un des premiers nouveaux bateaux de la génération conçue pour le Vendée Globe 2024 et aujourd’hui il est plus ou moins prêt à gagner", résume-t-il.

Face à ces nouveaux prototypes, nous retrouvons les Suisses Alan Roura et Simon Koster à bord de Hublot, qui entament leur collaboration pour la saison sur l'ancien Hugo Boss. Alan vient de rentrer d'un mois d'entraînement à Cascais sur la côte atlantique portugaise, et est prêt à entamer une saison où il cherchera à passer à la vitesse supérieure sur le foiler dessiné par VPLP et Pete Hobson.

Lorsqu'on lui demande s'il peut monter sur le podium de la Guyader Bermudes 1000 Race, Alan répond en riant : « J’aimerais bien, mais regardez la flotte ! » lance-t-il. « Certes, il n'y a pas tant de foilers que ça, mais ils sont tous très bons et il semble que nous allons avoir des conditions assez légères, donc ce n'est pas vraiment fait pour mon bateau. Nous verrons bien. Nous voulons jouer, avec puissance cette saison, et voir ce que nous pouvons faire. Si nous pouvons terminer aux alentours de la cinquième place, ce serait formidable, mais nous verrons bien. »

L'entraînement au Portugal, où Alan et le skipper de Maître CoQ V ont comparé leurs atouts, a été intense et utile selon lui. "L'avantage de Cascais, c'est que nous avons pu naviguer tous les jours - les conditions étaient excellentes. Nous avons pu faire du vent arrière, du près et du reaching la même journée. Et le fait d’être près de la côte permet d'apprendre beaucoup et rapidement dans différentes conditions de vent", explique-t-il.

Pour Scott Shawyer, homme d'affaires et navigateur de 51 ans, qui court avec son compatriote Ryan Barkey, la Guyader Bermudes 1000 Race sera sa première expérience sur le circuit IMOCA, alors que Shawyer entame sa préparation pour le Vendée Globe, non pas 2024 mais 2028, à bord d'un Owen Clarke millésimé 2011. Ils sont un peu nerveux alors qu'ils s’apprêtent à prendre leur premier départ au sein d'une flotte qui, pour les nouveaux venus, peut sembler intimidante.

"C'est vraiment excitant et incroyable à la fois", déclare le skipper de Canada Ocean Racing, qui est encadré par la star britannique de l'IMOCA, Alex Thomson. "Cela fait un an que nous avons commencé cette aventure. Il y a un an, nous avons reçu le bateau et l'avons remis en état. Nous avons fait beaucoup de choses depuis en termes de recrutement, de préparation et de développement personnel. Mon passé de marin est essentiellement constitué de courses côtières sur de petits bateaux. J’étais prêt à passer le pas mais c'est assez incroyable de se retrouver ici et de se sentir finalement assez à l'aise même si je suis toujours aussi nerveux..."

Scott Shawyer n'hésite pas à parler de ses objectifs modestes pour cette première sortie. "Notre principal objectif est de terminer sans trop de dommages, ni casses, et en toute sécurité ", confie-t-il. "Nous plaisantons sur le fait que nous avons un autre objectif, celui de ne pas arriver dernier. Mais quand vous regardez la liste des skippers, ces gars-là sont les légendes de notre sport, n'est-ce pas ? Et même ceux qui sont sur des bateaux plus anciens ont des tonnes et des tonnes d'expérience. Nous nous sommes fixés comme objectif d'arriver en milieu de peloton des bateaux à dérives et nous serions ravis d’y parvenir."

Selon Antoine Mermod, la bonne santé actuelle de la Classe reflète son attrait croissant pour un plus grand nombre de nouveaux partenaires de plus en plus variés en termes de secteur d’activités et de portée géographique. "Nous faisons un travail minutieux pour optimiser l'attrait commercial et marketing de l’IMOCA et le retour sur investissement que permettent toutes les courses que nous proposons et pour toutes les équipes", explique-t-il. "Nous y travaillons depuis plusieurs années et il semble que les choses portent leurs fruits. D'une part, les coûts d'une campagne peuvent être plus élevés qu'auparavant, mais d'autre part, leur ‘rendement’ est bien meilleur. Le rapport entre les coûts et les retours n'a jamais été aussi bon. C'est pourquoi l'IMOCA est attrayante".

La nature des partenaires évolue également. "Historiquement, nous avons beaucoup d'entreprises dans l’agroalimentaire, les banques et l’assurance. Aujourd’hui, arrivent aussi dans l’IMOCA des marques de luxe comme Biotherm et Hublot ou encore des leaders de la tech, en particulier dans le domaine de la cybersécurité. Par rapport à quelques années, les marchés sont beaucoup plus variés, ce qui montre que le modèle que nous construisons tous ensemble est valable pour ce type d'entreprises et que cela fonctionne", complète Antoine.

Au sujet de l’actuelle The Ocean Race, il estime que tout reste à faire après le démâtage du leader Holcim-PRB skippé par Kevin Escoffier. "C'est dommage ce qui est arrivé à Kevin, mais la course revient maintenant dans le terrain de jeu de l’IMOCA, en Atlantique Nord, et elle sera très intense jusqu'à l'arrivée", déclare-t-il. "Il va être très intéressant de se suivre tout ce qu’il va se passer en mai et juin."

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l'atout voyage et évasion de l'équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l'actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne. Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l'édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com. Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l'Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
François Tregouet
François Tregouet
François Tregouet
Depuis toujours, François est passionné de voile en général et de multicoques en particulier. En croisière ou en course, de l’Europe à l’Australie, il ne les délaisse que lorsque le règlement l’exige : Mini-transat, Fastnet, Giraglia… Jamais rassasié de nouveautés, il a assisté à la plupart des salons sur les cinq continents. Depuis 2018 il se consacre entièrement à la rédaction et à l’information, notamment pour Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s'est toujours intéressé à l'équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l'auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d'occasion et qui décrivent non seulement l'évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son Targa 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
Eric Mas
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Eric Mas est l'un des fondateur de METEO CONSULT – La Chaîne Météo. Éminent spécialiste de météo, Eric est également un marin passionné qui a routé les plus grands skippers sur toutes les eaux du globe : VDH lors du premier Vendée Globe, Philippe Jeantot, Jean Maurel, Michel Desjoyeaux, Francis Joyon, et tant d'autres. Actuellement il participe au projet de Lalou Roucayrol sur son multi 50.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…