Dans une lettre ouverte à l’ensemble des parties prenantes des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, Surfrider Foundation révèle ses propres résultats d’analyse de la qualité de l’eau de la Seine. Sur 14 prélèvements, 12 sont au-dessus des seuils règlementaires. Seule ONG engagée dans le suivi de la qualité des eaux de baignades, elle demande solennellement à pouvoir poursuivre ses échantillonnages jusqu’aux jeux Olympiques et Paralympiques malgré les prochaines interdictions d’accès. Lire la lettre ouverte complète ici.
Des résultats non conformes et préoccupants
Née de surfeurs lassés de rentrer de leurs sessions la peau couverte de boutons ou pris de maux intestinaux, Surfrider s’est toujours engagée pour la protection des usagers d’activités nautiques, au-delà se son grand combat pour un océan préservé.
C’est pour répondre à cette mission que l’ONG a réalisé - entre septembre 2023 et février 2024 - 14 prélèvements dans la Seine, dans la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 (JOP 2024) et du plan baignade prévu pour l’été 2025. L’ONG est consciente cependant que les travaux du bassin de stockage des eaux usées d’Austerlitz ne sont pas encore achevés.
C’est dans une lettre ouverte à toutes les parties prenantes impliquées dans l’organisation des JOP 2024 que Surfrider Foundation a souhaité communiquer ses résultats.
Sur 14 prélèvements, 12 sont très au-dessus des seuils imposés par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire, de l’Environnement et du Travail publiés sur le site du Ministère de la Santé.
Si l’on compare au barème des fédérations internationales de natation et de Triathlon, ce sont 13 prélèvements qui présentent des caractéristiques impropres à la baignade.
Un grand questionnement sur la fin des travaux
Depuis l’obtention des Jeux, les parties prenantes du plan baignade se sont attachées à mettre en œuvre un véritable plan pour permettre la tenue d'épreuves sportives dans la Seine, mais également pour rendre la baignade possible à l'horizon 2025 sur 3 sites. Dans sa lettre, Surfrider Foundation fait part de son « manque de visibilité et constate un manque de communication externe sur les différents chantiers sur lesquels les parties prenantes se sont engagées. » et s’interroge légitimement : « Qu’en est-il du bassin de stockage des eaux pluviales d’Austerlitz et sa capacité de 50 000 m3 qui doit être effectif prochainement ? Quel est le calendrier prévisionnel de mise en route ? Quel est l’état d’avancement des raccordements des bateaux ainsi que des établissements recevant du public le long de la Seine ? Qu’en est-il également des actions visant à résorber les mauvais branchements des habitants ? ».
Surfrider demande un accès aux quais entre le Pont Alexandre III et le Pont de l'Alma la Seine pendant la période de fermeture
Si tous les travaux sont finis dans les temps, il restera impératif de pouvoir évaluer l'impact des installations sur la qualité de la Seine et de valider si les attentes et objectifs sont atteints. Les enjeux sont ici sanitaires et que le respect des seuils imposés n'est pas négociable.
Mais la lettre précise que les quais de Seine seront inaccessibles d’ici quelques semaines au niveau des épreuves de natation et de triathlon. ».
Et de poursuivre par une demande solennelle : « C’est pourquoi, à travers cette lettre ouverte, Surfrider Foundation demande l’accès aux lieux des épreuves (Pont de l’Alma et pont Alexandre III) avant et pendant toute la durée des JOP afin de pouvoir poursuivre ses campagnes de prélèvement. »
Surfrider espère que sa « demande sera entendue afin de pouvoir rassurer chacun et chacune sur l’efficience des travaux de mise en conformité. »