
Partis hier en milieu d’après-midi de Horta pour la seconde étape de l’épreuve, les 60 marins toujours en course dans la Les Sables – Les Açores – Les Sables ont réalisé un début de course sur les chapeaux de roues. D’abord propulsés par un flux de secteur sud-ouest médium qui leur a permis de s’extraire rapidement de l’archipel portugais, ils ont ensuite bien accéléré la cadence lors d’un petit passage de front en deuxième partie de nuit. Cette journée de lundi est toutefois nettement plus calme. Les uns et les autres progressent en effet au près bon plein dans un vent qui refuse et mollit petit à petit, augurant de la difficulté à venir, en l’occurrence une dorsale. L’enjeu ? Se placer au mieux pour traverser cette fameuse crête barométrique.
Si la traversée des Açores lors de l’étape aller s’était révélée laborieuse en raison d’un vent très faible voire inexistant, celle de la manche retour, la nuit dernière, a été plutôt rapide et même express pour certains concurrents, à l’image de Caroline Boule (1067 – Nicomatic). Auteure d’un départ en queue de peloton, la navigatrice est rapidement parvenue à exploiter tout le potentiel de son foiler. Elle a ainsi littéralement transpercé la flotte avant d’être la première à déborder Graciosa, l’île la plus petite et la plus septentrionale du groupe central de l’archipel, aux environs de 20 heures hier soir. La première aussi, vers 5 heures ce matin, à être sortie du front peu actif qui les a fait bombarder entre 12 et 16 nœuds de moyenne, elle et les autres, la nuit dernière, et donc la première aussi à avoir commencé à incurver sa trajectoire après que le vent ait commencé à refuser puis à faiblir. « Lors des prochaines heures, les solitaires vont devoir remonter au nord de la dorsale pour ensuite retrouver du vent d’ouest mieux établi, demain soir ou dans la nuit de mardi à mercredi », explique Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve. En clair, cela signifie que la partie s’annonce tactique et que les placements seront importants pour réussir à s’extirper au plus vite des petits airs - et même de la molle demain en fin de journée -, avant d’accélérer de nouveau la cadence, au portant.
Jeu de placements
Sur la cartographie, on peut d’ores et déjà constater que le peloton, qui naviguait en file indienne ou presque depuis le départ, s’éclate progressivement. Celui-ci s’étale en effet maintenant sur une soixantaine de milles en latéral. Dans ce contexte, il y a fort à parier que d’ici 24 heures des écarts significatifs se creusent. « Il va être intéressant de voir comment les uns et les autres vont s’en sortir. Ce qui est certain, c’est que ceux qui seront les premiers à récupérer le nouveau vent d’ouest prendront un avantage pour la suite », assure le spécialiste. Pour l’heure, en tous les cas, les favoris sont bel et bien aux avant-postes. Chez les Proto, derrière Caroline Boule, l’on retrouve en effet Alexandre Demange (1048 – DMG MORI Sailing Academy 2), Romain Ven Enis (969 – Be Sailing), Félix Oberlé (1019 – Big Bounce), Robinson Pozzoli (1026 - Uoum) ou encore Marie Gendron (1050 – Léa Nature) tandis que chez les Série Joshua Schopfer (1028 – Mingulay) tient la corde devant Paul Cousin (981 – AFP Groupe Combustibles) et Quentin Mocudet (986 – Ascodal – Saveurs & Délices) qui retrouvent des couleurs après un premier round en deçà de leurs attentes. Ils sont toutefois suivis comme leur ombre par Antonin Chapot (1043 – Bip Bip) et Cédric Marc (1025 – Casper), les deux leaders au classement provisoire, manifestement bien décidés à monter qu’ils sont là et bien là eux aussi. Idem pour Marin Le Nours (739 – Adelaïde). Reparti après une escale express avec un retard de cinq heures sur le reste de la troupe, ce dernier est déjà bien revenu sur certains de ses adversaires et ne semble pas manquer d’audace. Pour le reste, RAS, hormis le fait que Nicolas Turin (523 – Migratour) navigue désormais sous pilote de « spare » puisque son pilote principal a, semble-t-il, décidé de faire des siennes.