Le regard déjà tourné vers le Trophée Jules Verne

Par Figaronautisme.com

Nautisme Article
© Alexis Courcoux

Le Trimaran SVR-Lazartigue a franchi la ligne d’arrivée de la Finistère Atlantique (Concarneau-Antibes), ce mercredi, à 12h02’13’’, après 4 jours 23 heures, 2 minutes et 13 secondes de course (4e place). Si deux avaries ont fortement perturbé le déroulement de la course, François Gabart et ses coéquipiers restent entièrement concentrés sur leur prochain défi, le trophée Jules Verne, tour du monde en équipage sans escale et sans assistance, envisagé d’ici la fin de l’année.

Difficile pour l’équipage du Trimaran SVR-Lazartigue de cacher sa frustration au moment de retrouver les quais, à Antibes, après 4 jours, 23 heures, 2 minutes et 13 secondes de course depuis le départ de Concarneau. Après un début de course prometteur dans la Finistère Atlantique, François Gabart et ses cinq coéquipiers (Tom Laperche, Pascal Bidegorry, Antoine Gautier, Émilien Lavigne et Amélie Grassi) ont été contraints de lâcher la tête de course à la suite de deux avaries. La première a nécessité de se dérouter vers Cascais au Portugal pour une escale de 90 minutes afin de changer la grand-voile endommagée. La seconde, la rupture de l’enrouleur de J2 (partie basse du câble structurel qui tient le mât), survenue moins de 48 heures après, aurait pu avoir des conséquences plus importantes. Mais la réactivité de l’équipage a permis de sécuriser le bateau dans un premier temps puis de poursuivre la course. Malheureusement à distance des bateaux de tête. « C’est hyper frustrant car nous avions fait un super début de course et que nous n’avons pas pu vraiment nous battre avec les autres, confie Tom Laperche. Le positif, c’est que même dans ces moments durs, nous avons bien réagi. Il y a plein de choses qui ont été prometteuses que ce soit en termes de cohésion, de compétences, de vitesse etc. On construit un groupe dans les épreuves et c’est certain que nous nous souviendrons tous les six d’avoir vécu ça. Ça ne peut que nous renforcer autour du Trimaran SVR Lazartigue. Finalement, ce sont des petites pièces, qui ont certes causé des gros aléas pour la course, mais le bateau va très vite pouvoir retrouver 100% de son potentiel. »

Pour sa première grande course au sein de l’équipage du Trimaran SVR-Lazartigue, Amélie Grassi préfère elle aussi regarder le positif. « C’était un peu rude d’encaisser toutes les avaries mais ça soude d’un point de vue humain, explique-t-elle. Quand on a perdu l’étai de J2, ce qui structurellement tient le mât, on a pensé que ça pouvait s’arrêter. Mais tous ensemble, on a retrouvé la motivation, la résilience pour continuer. Dans notre malheur, on a la réussite d’avoir gardé le mât. Une fois le bateau sécurisé, je suis allée sur le pont et j’ai profité et savourer le fait que nous étions toujours en train de naviguer, en route vers Antibes. Nous avons gardé une bonne dynamique avec de la bonne humeur et beaucoup de rythme de travail. J’ai senti que nous avions beaucoup progressé sur les réglages en fonction des différentes conditions de vent et sur nos automatismes en vue du Jules Verne. » Les regards sont en effet déjà tournés sur l’avenir. « Même si nous étions à fond sur cette course et que nous aurions aimé la gagner, le gros objectif de l’année ça reste la tentative du record, poursuit Amélie. On va continuer à travailler. »

François Gabart : « C’est frustrant car il y avait moyen de se régaler »

« C’est très frustrant car nous étions bien partis. Nous allions vite et nous naviguions bien. Malheureusement, nous avons dû faire face à deux problèmes techniques majeurs qui nous ont empêchés de jouer la gagne. Après l’escale à Cascais à la suite du problème de grand-voile, nous étions bien revenus. C’était super excitant. Malheureusement, quand on commençait à revenir dans le même système météo que nos adversaires, on a eu notre seconde avarie. Nous avons néanmoins eu de la chance dans notre malchance car nous étions peut-être à cinq minutes d’affaler la J3. Si ça avait été le cas, le mât n’aurait sans doute pas tenu. Nous avons réussi à repartir dans du vent plus faible et j’ai pu monter dans le mât. Le seul objectif était de le sécuriser. Une fois fait, nous avons pu naviguer à nouveau. Tout est bien qui finit bien. Nous avons réussi à rentrer avant l’arrivée de vent plus fort dans le golfe du Lion. Il vaut mieux que ça arrive maintenant que dans les mers du Sud, pendant un Jules Verne. Nous avons bien progressé pendant la course. Encore une fois c’est frustrant car il y avait moyen de se régaler. Le parcours est génial avec je ne sais pas combien de caps, de virements, d’empannages, de changements de voiles, combien d’alternances de vent, de pas de vent, c’était riche. Nous avons pas mal tourné les manivelles mais c’est ce que nous étions venus chercher. Maintenant, il y a un peu de boulot avant la suite. Mais on a encore un peu de temps. »

L’Agenda

Vendredi 4 octobre 14h00 : rencontre avec les élèves de l''école élémentaire Saint-Martin de Gioue à Mougins.

Lundi 7 octobre 15h30 (Cannes - parvis de la capitainerie ) "Walk of fame" : François Gabart rejoindra le « Walk of fame maritime » cannois.

Octobre : Navigations en Méditerranée dans le cadre d’opérations de relations publiques. François Gabart ira également à la rencontre des élèves participants à la Course Bleue (projet pédagogique à destination des écoliers). Retour à Concarneau, mi-octobre.

Novembre : Début du stand-by pour le Trophée Jules Verne avec la possibilité de naviguer dans l’attente de bonnes conditions pour un départ au tour du monde.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…