Des organisations de protection du milieu marin ont dénoncé mercredi le gros retard pris par la Grèce sur ses objectifs de conservation, malgré les promesses du gouvernement.
Dans une déclaration commune, neuf organisations, dont le WWF et Greenpeace, font état de "graves lacunes dans des domaines essentiels à une protection efficace et à la conservation de types d'habitats sensibles et d'espèces menacées", que ce soit en termes de législation, gouvernance ou ressources nécessaires. Seuls 12 des 174 sites Natura 2000 marins de Grèce bénéficient d'un régime de protection et, même dans ce cas, celui-ci est "limité à des mesures temporaires ou fragmentaires".
"En pratique, cela signifie que seulement 3,4% des eaux territoriales grecques sont protégées (et pas entièrement), alors que la Grèce s'est légalement engagée à protéger efficacement au moins 30% de son espace marin d'ici 2030", selon la déclaration.
Bien que les aires marines protégées sont censées couvrir actuellement plus de 18% des mers grecques, leur gestion manque "gravement" de personnel et de financement, ajoutent les organisations écologistes.
Contacté par l'AFP, le ministère de l'Environnement n'a pas répondu dans l'immédiat. Lors de l'organisation d'une conférence mondiale sur la protection des océans en avril, la Grèce s'était engagée à créer deux nouveaux parcs nationaux, l'un dans la mer Ionienne pour les mammifères marins et les tortues, et l'autre dans la mer Égée pour les oiseaux de mer.
À l'époque, des groupes écologistes avaient fait remarquer que le parc de la mer Ionienne annoncé se trouvait dans une zone déjà réservée à la prospection d'hydrocarbures. Au cours des dernières décennies, la Grèce a été condamnée à plusieurs reprises par la Commission européenne à des amendes pour des questions environnementales. En décembre, elle a été renvoyée devant la Cour de justice de l'UE pour manquement à l'obligation de garantir la mise en oeuvre de la directive sur la planification de l'espace maritime.