Quand on parle de licorne, on pense tout de suite à un cheval blanc magique avec une corne sur le front. Mais la créature qui s’en rapproche le plus ne galope pas dans les prés… elle nage dans les eaux glacées de l’Arctique ! Le narval (Monodon monoceros), aussi surnommé « licorne des mers », intrigue les chercheurs depuis des siècles — et encore plus aujourd’hui grâce aux nouvelles observations faites par drone.Sa fameuse "corne" ? C’est en réalité une dent torsadée pouvant mesurer jusqu’à 3 mètres, truffée de plus de 10 millions de terminaisons nerveuses. Une véritable antenne sensorielle, aussi impressionnante que multifonction. Chasser, manipuler, séduire, explorer… elle est l’outil parfait pour ces baleines de près de 5 mètres de long.Des images récentes ont montré des comportements fascinants : des narvals croisant leurs défenses dans une sorte de ballet aquatique, peut-être pour impressionner des rivaux ou des prétendants. Dans d'autres cas, ils s'en servent pour étourdir un poisson comme l’omble chevalier, avant de le capturer — parfois même en compétition les uns avec les autres, mais sans agressivité apparente.
Une dent magique… pour chasser, séduire et communiquerEt ce n’est pas tout : les narvals interagissent aussi avec les oiseaux ! Des mouettes ont été vues tentant de leur voler leur butin, un phénomène appelé kleptoparasitisme. Ce genre d’interactions, longtemps invisibles, est désormais capté par des drones, qui permettent aux scientifiques d’observer ces cétacés sans les déranger.Malgré leur longévité impressionnante (plus d’un million d’années sur Terre), les narvals présentent une diversité génétique étonnamment faible. Une équipe de l’Université de Copenhague l’a confirmé en séquençant leur génome : un mystère de plus autour de ces créatures pourtant bien vivantes.À mi-chemin entre mythe et biologie, les narvals nous rappellent que la nature n’a rien à envier aux légendes. Et si la vraie magie, c’était justement ce qu’il se passe sous la surface ?