À La Rochelle, les nuits insolites sur l’eau vont bientôt appartenir au passé. À partir du 1er juin 2025, il ne sera plus possible de dormir à bord d’un bateau loué sur Airbnb, Le Bon Coin ou Booking dans l’enceinte du port de plaisance. Le tribunal administratif de Poitiers vient de confirmer la légalité de cette décision, prise en novembre dernier par l’établissement public en charge du plus grand port de plaisance d’Europe.Fini donc les petits matins bercés par le clapot, les couchers de soleil depuis le cockpit, et l’illusion, le temps d’un week-end, d’avoir son propre voilier. Cette forme d’hébergement alternatif, autorisée depuis 2015, avait pourtant trouvé son public. Jusqu’à 20 000 nuitées étaient enregistrées chaque année, contribuant à élargir l’offre dans une ville régulièrement sous tension en haute saison.Mais côté port, la coupe est pleine. Usure prématurée des infrastructures, conflits de voisinage à répétition, sanitaires et quais sursollicités : le modèle a ses limites. « Les installations ne sont tout simplement pas pensées pour accueillir autant de monde en permanence », rappelle la direction du port, qui n’entend pas revenir sur sa décision.
Les professionnels du nautisme montent au créneauFace à ce coup d’arrêt, les professionnels concernés, dont certains possèdent plusieurs bateaux affectés exclusivement à la location touristique, dénoncent une mesure « brutale » et « économiquement intenable ». « On ne parle pas de charter ni de navigation, mais d’hébergement à quai. C’est une solution qui a du sens, surtout dans une ville comme La Rochelle où la demande explose », estime Florent Foucher, gérant de La Rochelle sur l’eau. Lui et cinq autres acteurs locaux ont porté l’affaire devant le Conseil d’État, dans l’espoir d’un sursis avant l’été.En attendant la suite judiciaire, l’inquiétude monte du côté des loueurs. Adapter leur modèle nécessiterait, entre autres, la présence d’un capitaine à bord, ce qui ferait bondir les tarifs. Un changement de cap qui risque bien de couler une partie du secteur.La Rochelle conserve son port, ses voiliers et ses marées, mais à terre, c’est une page qui se tourne pour le tourisme flottant.
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