Un siècle après son interdiction, la baignade fait son grand retour dans la Seine.
À partir de ce samedi 5 juillet, Parisiens et touristes pourront enfin piquer une tête dans le fleuve, sur trois sites aménagés au cœur de la capitale, en accès libre et gratuit jusqu’au 31 août, sous réserve de conditions météo favorables.
Les trois zones ouvertes à la baignade sont situées :
- Bras de Grenelle, près de la tour Eiffel (Paris 15e),
- Bras Marie, face à l’île Saint-Louis (Paris centre),
- Bercy, en face de la bibliothèque François-Mitterrand (Paris 12e).
Chacune de ces zones propose un aménagement balnéaire complet : pontons, échelles, vestiaires, douches et mobilier de détente. Le site de Grenelle, seul à offrir un bassin sécurisé avec fond, accueillera aussi une base nautique pour s’initier au kayak gratuitement.
Des jauges limitées, une sécurité renforcée
Les capacités d’accueil varient selon les lieux : jusqu’à 700 personnes à Bercy, dont 300 simultanément dans l’eau, 150 au bras Marie, et 200 à Grenelle. Une évaluation d’aisance aquatique sera demandée par un maître-nageur avant de pouvoir nager librement dans ces zones, dont la profondeur peut atteindre 3,5 mètres.
Car malgré les aménagements, la Seine reste un milieu naturel à risques : courants forts, plantes aquatiques, vase, variations de température ou encore trafic fluvial. En 2024, treize noyades ont été recensées dans le fleuve.
Un dispositif de surveillance renforcé est prévu et des drapeaux verts, jaunes ou rouges indiqueront la qualité de l’eau en temps réel. Si elle est jugée impropre à la baignade, l’accès sera fermé.
Un héritage olympique et écologique
La promesse faite par Jacques Chirac dans les années 1990 devient réalité : un an après les Jeux olympiques de Paris, la baignade publique dans la Seine est enfin possible. Le président Emmanuel Macron s’en est félicité sur X, évoquant une "fierté pour le pays".
Ce retour à l’eau est aussi une réponse aux enjeux climatiques, dans une ville où les canicules sont de plus en plus fréquentes. Pour permettre ces baignades, plus de 1,4 milliard d’euros ont été investis dans la dépollution du fleuve, en particulier pour séparer les eaux usées et pluviales et améliorer la qualité de l’eau.
Et après ?
Si cette première saison estivale est un succès, de nouveaux sites pourraient ouvrir dès 2026, notamment à l’île Monsieur (Hauts-de-Seine) et à l’île Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Le bras Marie, point névralgique de la navigation fluviale, sera d’ailleurs réservé à la baignade uniquement le matin.
En parallèle, quatre sites de baignade ont déjà ouvert dans la Marne, dont celui emblématique de Joinville-le-Pont, où il était interdit de se baigner depuis les années 1970.