
Les débuts
Le HMS Hermes fut le premier vaisseau maritime à être dessiné pour le transport d’avions de guerre, soit le premier porte-avions pour la Royal Navy.
Sa construction commença à l’orée de la Première Guerre mondiale. Il prit la mer au crépuscule de cette dernière, en janvier 1918 pour son inauguration sur les eaux du Tyne, fleuve nordique d’Angleterre. Quelques années plus tard, en février 1923, le navire fit ses essais sous la capitainerie d’Arthur Stopford. L’année suivante, le navire fut affecté à la flotte Atlantique. Au fil des années 20, les capitaines se succèdent pour différentes missions, incluant des essais aériens. Le HMS Hermes fut ensuite affecté à la flotte méditerranéenne. Le porte-avions navigua souvent à Malte, et alla jusqu’à Hong-Kong. Dans les années 30, le HMS Hermes eut pour théâtre d’action les mers de Chine. Ses missions étaient très variées. Elles pouvaient être diplomatiques, de sauvetage ou encore de recherche.
La fin du HMS Hermes
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le HMS Hermes fut dépêché afin de lutter contre les sous-marins allemands, les U-Bots, sur le littoral ouest africain. Il avait également pour mission de traquer et capturer les navires des forces de l’axe. En 1942, le théâtre des opérations du HMS Hermes prit place dans l’océan Indien, entre les Seychelles et le Sri Lanka, avec les mêmes objectifs que son affectation en Atlantique. Le navire fut muté en conséquence dans la flotte Est au côté du HMAS Vampire.
Le 9 avril, quatre jours après le raid des porte-avions japonais sur Colombo (Sri Lanka), le Hermes et le Vampire quittèrent la base navale de Trinquemalay, où ils étaient basés en apprenant que l’escadron japonais de Chuichi Nagumo approchait. Hélas, un avion de reconnaissance venant du navire de l’Haruna repéra la position du HMS Hermes et du Vampire à Batticaloa. De plus, les porte-avions ne disposaient plus d’avion sur leurs ponts, les ayant débarqués à la base navale d’où ils partaient. Le rapport de signalisation fut intercepté par les alliés, et l’ordre fut donné au Hermes et au Vampire, sans défense, de regagner la base navale où ils seraient mieux protégés avant l’arrivée des forces aériennes japonaises. Hélas, l’arrivée des renforts aériens ne parvint pas à rallier le navire pour le protéger des 85 bombardiers et des neuf chasseurs japonais. Il aura suffi de quelques 40 minutes et d’au moins 32 bombes pour faire sombrer le bâtiment. A l’arrivée des renforts, les navires coulaient tandis que l’aviation japonaise continuait d’attaquer et de couler, avec succès, d’autres navires plus au nord.
Les pertes humaines furent nombreuses. Pas moins de trois cents hommes périrent sous les bombes japonaises pour le seul HMS Hermes.
L’épave du HMS Hermes
L’épave de 182 mètres gît de 44 à 55 mètres de profondeur, non loin de Batticaloa, au large de Trinquemalay. Elle est couchée sur le flanc, côté port, de la proue à la poupe. Compte tenu de la profondeur et des courants en surface qui peuvent être forts, il vous faudra une certification de plongée niveau trois ou une expérience de plongée technique. Ainsi, même s’il s’agit de la plus belle épave au large du littoral sri lankais, le navire fantôme est inaccessible à la plupart des plongeurs.
La température de l’eau à 27°C et les eaux claires valoriseront votre expérience et le plaisir d’observer le premier porte-avions conçu au monde par et pour la Royal Navy. Elément prestigieux en plus : les porte-avions plongeables sont très rares.
En dépit de dommages colossaux, des plongeurs rapportent que certaines zones sont intactes, comme la tour de contrôle, de nombreux outils de navigation ainsi que des pièces d’artillerie lourde. Il vous sera possible de contempler l’ancre et sa chaîne, immenses, pour un navire d'une telle envergure. En dehors du dédale intérieur de la carcasse de l’Hermes, accessible par les failles qu’ont laissées les bombes, vous nagerez au côté des machines de guerre comme des canons anti-aériens sur la partie avant ou encore des torpilles non loin, à même le sable.
Du côté de la vie sous-marine, des ballets de poissons divers et variés aux couleurs extravagantes vous attendent. Quelques espèces exotiques sont présentes aussi, tel que le lethrinidae, aux couleurs claires, agrémentant ce flamboiement de nuances. Vous aurez également la chance d'observer des platax, poissons des eaux indiennes pouvant atteindre 60 centimètres de long et à la forme singulière, de l’ovale au triangle, qui vous accompagneront au cours de votre plongée. Moins exotiques, mais tout autant agréables à regarder, des mérous, des thons, des murènes mais aussi des carangues.
A l’entrée de l’épave, à la proue, vous verrez un jardin de coraux mous. Sur toute l’épave, les anciennes machines d’artillerie, les couloirs et les chambres sont recouverts d’une nappe de coraux qui ont tous pour point commun une palette de tons chromatiques des plus développés. Le navire fantôme semble revivre sous cette arborescence de la faune résidente. Ce lieu de vie marine entretient avec une vivacité neuve un épisode terrible de la guerre du Pacifique. Les plongeurs rapportent une expérience belle, grande et pleine d’humilité face à l’histoire. Voici un aperçu de leur expérience en lien vidéo ci-dessous :

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