Les 5 espèces marines les plus convoitées

Culture nautique
Par Figaronautisme.com

Les océans abritent une biodiversité exceptionnelle, mais certaines espèces marines suscitent une convoitise particulière, parfois jusqu'à menacer leur survie. Rareté, propriétés exceptionnelles, valeur marchande… De la fourrure précieuse aux organes aux vertus supposées, voici cinq animaux marins parmi les plus recherchés et exploités à travers le monde.

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Les océans abritent une biodiversité exceptionnelle, mais certaines espèces marines suscitent une convoitise particulière, parfois jusqu'à menacer leur survie. Rareté, propriétés exceptionnelles, valeur marchande… De la fourrure précieuse aux organes aux vertus supposées, voici cinq animaux marins parmi les plus recherchés et exploités à travers le monde.


1. Le narval, l’ivoire des mers

Le narval (Monodon monoceros), cétacé emblématique de l’Arctique, est reconnaissable à sa longue défense torsadée, qui peut atteindre trois mètres. Autrefois vendue en Europe comme une corne de licorne dotée de prétendus pouvoirs magiques, elle demeure aujourd’hui encore convoitée pour son ivoire, notamment sur le marché noir en Asie et en Russie.

Protégé par la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES), le narval est principalement chassé de manière traditionnelle par les populations inuites, seules autorisées à le prélever. Cependant, le braconnage persiste, et l’espèce subit aussi les effets du changement climatique : la fonte accélérée de la banquise modifie son habitat et rend sa survie plus incertaine.

2. L’ormeau, un mets rare victime de sa popularité

Petit mollusque marin aux reflets nacrés, l’ormeau (Haliotis spp.) est un met de luxe particulièrement recherché en Asie, notamment au Japon et en Chine. Certaines espèces, comme l’ormeau blanc de Californie (Haliotis sorenseni), peuvent se vendre plusieurs centaines d’euros le kilo en raison de leur rareté.

Cette forte demande a conduit à une exploitation excessive et à une raréfaction inquiétante de l’espèce. En France, l’ormeau européen est soumis à des réglementations strictes : sa pêche est limitée à quelques mois par an et se pratique uniquement à la main afin de préserver les populations. Malgré ces précautions, le braconnage reste un problème majeur, en particulier en Bretagne, où plusieurs filières illégales ont été démantelées ces dernières années.

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3. La loutre de mer, une fourrure convoitée

Dotée du pelage le plus dense du règne animal – jusqu’à 155 000 poils par centimètre carré –, la loutre de mer (Enhydra lutris) a été intensément chassée pour sa fourrure entre le XVIIIe et le XIXe siècle. Cette exploitation a conduit l’espèce au bord de l’extinction, notamment en Alaska et en Russie.

En 1911, un traité international a interdit sa chasse commerciale, permettant un certain rétablissement des populations. Toutefois, l’espèce reste vulnérable. La pollution marine, les marées noires et les effets du changement climatique continuent de menacer ses habitats côtiers. Son rôle écologique est pourtant crucial : en régulant les populations d’oursins, elle contribue à la préservation des forêts sous-marines de kelp, essentielles à l’équilibre des écosystèmes marins.

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4. Le totoaba, un poisson au cœur d’un trafic mortel

Peu connu du grand public, le totoaba (Totoaba macdonaldi) est un poisson endémique du golfe de Californie. Il est prisé pour sa vessie natatoire, utilisée en médecine traditionnelle chinoise et vendue à prix d’or sur le marché noir. Certains spécimens atteignent jusqu’à 50 000 dollars le kilo, alimentant un commerce illégal particulièrement destructeur.

Ce trafic a des conséquences dramatiques sur l’écosystème marin. Les filets maillants utilisés pour capturer le totoaba sont également responsables de la mort accidentelle du vaquita (Phocoena sinus), un petit marsouin dont il ne resterait qu’une poignée d’individus à l’état sauvage. Bien que des interdictions aient été mises en place et que des efforts de surveillance aient été déployés, la demande et les profits générés par cette pêche illégale continuent de mettre en péril ces espèces.

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5. Le crabe royal, une ressource sous pression

Le crabe royal (Paralithodes camtschaticus), notamment le crabe royal rouge d’Alaska, est l’un des crustacés les plus recherchés au monde pour sa chair abondante et savoureuse. Sa pêche, qui se déroule dans les eaux froides de l’Alaska et de la mer de Béring, génère des millions de dollars chaque année, avec des prix pouvant dépasser 50 euros le kilo.

Introduit artificiellement en mer de Barents dans les années 1960 par l’Union soviétique, ce crustacé s’est largement répandu, devenant une espèce invasive perturbant les écosystèmes locaux. Mais en Alaska, la situation est tout autre : la surpêche et le réchauffement des eaux ont provoqué un effondrement des stocks. En 2022, pour la première fois, la saison de pêche au crabe royal a été annulée, un signal inquiétant pour cette industrie et les communautés qui en dépendent.

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Qu’ils soient recherchés pour leur chair, leur fourrure, leur ivoire ou des croyances anciennes, ces animaux marins illustrent les défis de la conservation face à la demande humaine. Si des réglementations et des mesures de protection existent, elles sont souvent contournées, et le braconnage continue de menacer certaines espèces.
La préservation des écosystèmes marins passe par une gestion durable des ressources, un renforcement des contrôles et une sensibilisation accrue du public aux conséquences de cette exploitation. Sans cela, certaines de ces espèces pourraient bien disparaître, victimes de leur propre valeur aux yeux des hommes.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…