Les algues marines, un patrimoine mondial à préserver 7/7

Culture nautique
Par Figaronautisme.com

Sous les vagues, un monde fascinant déploie ses arabesques végétales. Des forêts de kelp des eaux froides aux tapis de sargasses des Caraïbes, en passant par les délicates nori asiatiques, les algues marines sculptent le paysage des océans. Invisibles aux yeux de la plupart, elles jouent pourtant un rôle crucial : elles génèrent de l’oxygène, nourrissent et abritent une biodiversité foisonnante, tout en offrant une ressource précieuse à l’homme.

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Sous les vagues, un monde fascinant déploie ses arabesques végétales. Des forêts de kelp des eaux froides aux tapis de sargasses des Caraïbes, en passant par les délicates nori asiatiques, les algues marines sculptent le paysage des océans. Invisibles aux yeux de la plupart, elles jouent pourtant un rôle crucial : elles génèrent de l’oxygène, nourrissent et abritent une biodiversité foisonnante, tout en offrant une ressource précieuse à l’homme.

Depuis des millénaires, elles sont récoltées, cultivées, transformées, intégrées dans l’alimentation, la médecine et l’industrie. Mais alors qu’elles suscitent un intérêt économique sans précédent, leur exploitation non régulée et les dérèglements climatiques menacent leur équilibre. Face à ces défis, une question s’impose : comment gérer durablement cet héritage vivant sans compromettre son avenir ?

Un patrimoine biologique et économique mondial
Les algues marines couvrent une diversité spectaculaire. Dans l’Atlantique Nord, les majestueuses laminaires brunes dressent d’immenses forêts sous-marines, véritables refuges pour les poissons, crustacés et mammifères marins. À leurs côtés, les algues rouges et vertes, riches en carraghénanes et en agar-agar, sont devenues incontournables pour l’industrie agroalimentaire.
En Méditerranée, les conditions plus chaudes façonnent une flore plus discrète mais non moins essentielle : des algues aux pigments uniques, capables de résister à la lumière intense et aux eaux moins riches en nutriments. Leurs propriétés intéressent particulièrement la biotechnologie, notamment pour la recherche pharmaceutique et cosmétique.

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L’océan Indien et le Pacifique offrent, quant à eux, une richesse inégalée. C’est ici que l’on trouve les fameuses algues cultivées en masse : le nori, ingrédient phare des makis japonais, le wakamé, utilisé en soupe et en salade, ou encore le gracilaria, largement employé pour la production d’agar. Les grandes fermes d’algoculture se multiplient, alimentant un marché en pleine expansion.
Enfin, aux pôles, des espèces robustes s’accrochent aux fonds marins glacés, jouant un rôle écologique fondamental. Certaines, comme la Palmaria palmata, riche en protéines, pourraient bien devenir une alternative alimentaire majeure à l’avenir.
Mais si les algues fascinent autant, c’est aussi pour leurs applications variées. L’industrie alimentaire les adopte pour leur richesse en nutriments : vitamines, protéines, fibres, antioxydants… Autrefois cantonnées aux cuisines asiatiques, elles s’invitent désormais dans les assiettes occidentales. Dans le domaine industriel, elles entrent dans la composition de cosmétiques, de gélifiants, voire de bioplastiques. Et les scientifiques leur trouvent chaque jour de nouveaux débouchés : biocarburants, filtration des eaux polluées, capteurs de CO?... Elles ne sont plus seulement des végétaux marins, mais un pilier d’innovations durables.

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L’importance d’une gestion durable des ressources algales
Derrière cet engouement, une réalité préoccupante émerge. La demande croissante pèse sur certaines espèces et menace des écosystèmes entiers. La récolte excessive des laminaires en Bretagne ou en Norvège, le développement anarchique des cultures de nori en Asie, ou encore la prolifération de certaines espèces invasives à cause du commerce maritime, illustrent ces tensions.
Lorsque les algues disparaissent, ce sont des chaînes alimentaires entières qui vacillent. Les forêts sous-marines de kelp, par exemple, servent d’abri aux poissons juvéniles et de garde-manger aux loutres et aux phoques. Leur raréfaction, observée notamment en Californie et en Tasmanie, bouleverse les équilibres marins. Par ailleurs, leur rôle de capteurs de carbone, essentiel pour lutter contre le changement climatique, est mis à mal.

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Face à ces enjeux, plusieurs pistes se dessinent. L’aquaculture durable pourrait être une solution : au lieu de ponctionner les ressources sauvages, des fermes algales permettent une production maîtrisée, réduisant la pression sur les écosystèmes. Mais encore faut-il qu’elles soient bien régulées : certaines exploitations intensives appauvrissent les eaux et génèrent des déséquilibres écologiques.
Les réglementations se mettent en place, mais leur application reste inégale. En France, certaines zones de récolte sont déjà soumises à des quotas et à des périodes de jachère. En Indonésie et aux Philippines, des programmes tentent de concilier culture et préservation des récifs. Mais sans une coordination internationale plus stricte, le risque de voir certaines espèces surexploitées demeure.

Perspectives : les algues face aux défis du futur
Paradoxalement, les algues pourraient bien devenir un levier clé pour affronter les crises environnementales de demain. Elles absorbent le CO? avec une efficacité impressionnante, contribuant ainsi à limiter le réchauffement climatique et l’acidification des océans. Certaines espèces sont même capables de purifier l’eau en captant les nitrates et les métaux lourds. En restaurant des herbiers d’algues, des chercheurs espèrent régénérer des écosystèmes marins dégradés et améliorer la biodiversité.
Mais leur avenir se joue aussi sur le plan alimentaire. Alors que la demande en protéines explose et que les terres agricoles s’amenuisent, les algues apparaissent comme une alternative prometteuse. Leur richesse nutritionnelle en fait une candidate idéale pour nourrir l’humanité : elles contiennent jusqu’à 50 % de protéines pour certaines espèces, ainsi que des oméga-3, des minéraux et des fibres. Des projets émergent pour les intégrer à grande échelle dans l’alimentation animale et humaine. Les startups explorent même la piste des farines d’algues pour réduire la dépendance au soja et limiter la déforestation.
Le potentiel est immense, mais il repose sur une gestion intelligente et responsable. Une exploitation incontrôlée risquerait de déstabiliser des écosystèmes fragiles, tandis qu’une politique de conservation trop stricte pourrait freiner les innovations bénéfiques. Trouver un équilibre sera le défi des prochaines décennies.

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Les algues marines sont bien plus qu’une simple ressource : elles sont un patrimoine vivant, un pilier de la biodiversité, une solution aux défis climatiques et alimentaires de demain. Mais pour qu’elles tiennent toutes leurs promesses, leur exploitation doit être pensée avec rigueur et respect des écosystèmes. Entre opportunités et menaces, elles se trouvent à un carrefour décisif.
Dans un monde où les océans sont soumis à des pressions croissantes, leur préservation n’est plus un luxe, mais une nécessité. La question n’est donc pas de savoir si les algues peuvent jouer un rôle central dans le futur, mais si nous saurons les protéger à temps. La réponse, elle, dépend de notre capacité à conjuguer progrès et responsabilité. Serons-nous à la hauteur ?

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…