Comprendre les techniques de pêche pour mieux consommer

Pêche en mer
Par Figaronautisme.com

Lorsque vous achetez du poisson, vous vous fiez souvent à son prix, à sa fraîcheur ou encore à son origine. Mais savez-vous comment il a été pêché ? Toutes les méthodes de pêche ne se valent pas. Certaines sont très destructrices pour l’environnement, tandis que d’autres respectent davantage les écosystèmes marins. En tant que consommateur, comprendre ces techniques vous permet de faire des choix éclairés et de favoriser une pêche plus responsable.

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Lorsque vous achetez du poisson, vous vous fiez souvent à son prix, à sa fraîcheur ou encore à son origine. Mais savez-vous comment il a été pêché ? Toutes les méthodes de pêche ne se valent pas. Certaines sont très destructrices pour l’environnement, tandis que d’autres respectent davantage les écosystèmes marins. En tant que consommateur, comprendre ces techniques vous permet de faire des choix éclairés et de favoriser une pêche plus responsable.


Les techniques de pêche : lesquelles privilégier, lesquelles éviter ?

Les méthodes de pêche utilisées par les professionnels et les artisans pêcheurs ont un impact direct sur les fonds marins, les espèces capturées et la biodiversité. Certaines sont plus durables que d’autres. Voici un guide pour mieux comprendre et choisir vos poissons en fonction de leur mode de capture.

Les techniques de pêche durables (à privilégier)

Ces méthodes permettent de cibler les poissons sans trop perturber leur environnement et limitent les prises accessoires (captures d’espèces non souhaitées).

1. La pêche à pied (artisanale et durable)
Une technique simple, locale et respectueuse, elle consiste à récolter à la main des coquillages et crustacés à marée basse. Coques, palourdes, huîtres ou oursins peuvent être pêchés de cette manière. Son impact est très faible, à condition de respecter les tailles minimales et les quotas pour éviter l’épuisement des stocks.

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Pêche à pied


2. La pêche à la canne (ou pêche à la traîne)
L’une des méthodes les plus sélectives, elle consiste à traîner une ligne avec un ou plusieurs hameçons derrière un bateau, permettant ainsi d’attraper les poissons un par un. Comme elle évite les prises accessoires et ne perturbe pas les fonds marins, elle représente un excellent choix. Elle est principalement utilisée pour le thon, le maquereau et la bonite.

L’une des méthodes les plus durables, à favoriser autant que possible.

3. La pêche à la ligne (ou palangre)
Similaire à la pêche à la canne, cette technique repose sur des lignes munies d’hameçons disposées en mer. Très efficace et relativement sélective, elle génère peu de rejets. Toutefois, elle peut parfois piéger des oiseaux marins ou des tortues, bien que des techniques existent pour limiter ces captures involontaires. Elle est utilisée pour le bar, le thon, l’espadon et la dorade.

Si vous voyez la mention "pêche à la ligne" sur un poisson, c’est un bon choix !

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La pêche à la canne ou à la ligne


4. La pêche au casier
Si vous appréciez les crustacés comme le homard, le crabe ou la langouste, privilégiez ceux capturés au casier. Cette méthode repose sur des pièges déposés sur le fond marin, qui ne causent aucun dommage à l’environnement et permettent une pêche sélective. De plus, les individus trop petits peuvent être relâchés vivants, ce qui favorise la préservation des espèces.
Idéale pour consommer des crustacés de manière responsable.

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Pêche au casier



5. La pêche au filet maillant
Contrairement aux filets classiques qui capturent tout ce qui passe, le filet maillant est conçu pour ne piéger que les poissons d’une certaine taille. Disposé verticalement dans l’eau, il permet de laisser passer les plus petits individus, ce qui contribue au renouvellement des stocks. Il est souvent utilisé pour la sole, le bar et la dorade. Un bon compromis entre efficacité et préservation des ressources.

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Pêche au filet maillant


6. La pêche à la senne tournante sans dispositif de concentration de poissons (DCP)
Cette méthode consiste à encercler un banc de poissons avec un filet sans toucher le fond marin. Elle est moins invasive que d’autres techniques industrielles et bien réglementée pour éviter la capture d’espèces juvéniles. Si vous achetez du thon, de la sardine ou de l’anchois, vérifiez bien la mention "senne sans DCP", qui garantit une pêche plus durable.

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Pêche à la senne tournante sans dispositif de concentration de poissons


Les techniques de pêche à éviter (destructrices et non durables)

Ces méthodes entraînent des dégâts importants sur les fonds marins, capturent de nombreuses espèces non ciblées et menacent les ressources halieutiques.

1. La pêche au chalut de fond (à éviter absolument)
C’est l’une des méthodes les plus destructrices. Un immense filet est traîné sur le fond marin, raclant tout sur son passage, détruisant les habitats sous-marins et capturant des espèces sans distinction. Le merlu, le cabillaud et la sole sont souvent pêchés de cette manière.
Préférez du poisson issu d’autres techniques de pêche.

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2. La pêche au chalut pélagique
Bien qu’il ne touche pas le fond, ce filet traîné dans la colonne d’eau capture de grands bancs de poissons, entraînant de nombreux rejets d’espèces non ciblées. Hareng, maquereau et thon sont souvent issus de cette technique. Si possible, privilégiez des poissons pêchés à la senne ou à la ligne.

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3. La pêche à la senne avec DCP (dispositif de concentration de poissons)
Les DCP sont des objets flottants artificiels qui attirent les poissons, facilitant ainsi leur capture en masse. Cependant, ils provoquent aussi la prise d’individus trop jeunes et d’espèces non ciblées comme les tortues et les requins. Le thon pêché de cette manière est à proscrire.
Surveillez les étiquettes et privilégiez le thon pêché "à la senne sans DCP" ou "à la ligne".

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Pêche à la senne avec DCP


4. La pêche électrique (interdite en Europe)
Basée sur l’envoi d’impulsions électriques dans l’eau pour forcer les poissons à remonter, cette technique est extrêmement destructrice. Elle perturbe gravement les écosystèmes et met en danger de nombreuses espèces. Heureusement, elle est interdite en Europe depuis 2021.

Consommez des poissons de saison pour une pêche plus durable

Respecter la saisonnalité permet d’acheter du poisson au bon moment et d’éviter la surpêche.
- Au printemps, on privilégie : araignées, bigorneaux, bulots, coquilles Saint-Jacques, crevettes, langouste, merlan, maquereau, cabillaud, tacaud, tourteau et congre.
- En été, on se fait plaisir avec : moules de corde, moules de bouchot, écrevisses, homard, maquereau, saint-pierre, turbot et merlu.
- À l’automne, on fait frétiller nos papilles avec : merlan, églefin, congre, barbue, seiche, sardine, crevette bouquet (crevette rose) et bar.
- En hiver, on se réconforte avec : lieu, colin, chinchard, lotte, praires, coquilles Saint-Jacques, moules et huîtres.

Comment repérer les bons poissons en magasin ?

Quelques réflexes simples permettent de garantir un achat responsable.
- Regardez les étiquettes et labels : Les certifications comme le MSC (Marine Stewardship Council) garantissent une pêche respectueuse des ressources. Le Label Rouge est également un bon indicateur de qualité et de respect des normes environnementales.
- Évitez les espèces menacées : Le cabillaud de l’Atlantique est en fort déclin, tandis que le requin est souvent vendu sous des noms trompeurs (veau de mer). Quant au thon rouge, il ne doit être consommé que s’il provient d’une pêche bien réglementée.
- Achetez chez les petits pêcheurs et sur les marchés locaux : Ces circuits offrent souvent plus de transparence sur l’origine des produits. N’hésitez pas à demander au poissonnier quelle méthode de pêche a été utilisée.

Mieux comprendre les techniques de pêche permet de faire des choix plus éclairés lorsque l'on achète du poisson. En privilégiant des méthodes respectueuses des écosystèmes marins et en tenant compte de la saisonnalité des espèces, il est possible de savourer des produits de la mer tout en contribuant à la préservation des ressources. Opter pour une consommation responsable, c'est aussi soutenir une pêche durable et des pratiques plus respectueuses de l'environnement.

Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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