
Naissance d’un sport venu du Nord
Le rugby subaquatique, ou Underwater Rugby, est né en Allemagne dans les années 1960. Des plongeurs cherchaient un moyen de s’entraîner tout en ajoutant un aspect ludique à leurs exercices d’apnée. L’idée est venue de Ludwig von Bersuda, un passionné de plongée qui a mis au point les premières règles du jeu. En 1961, les premiers matchs sont organisés à Cologne, et le sport prend rapidement de l’ampleur, jusqu’à devenir une discipline officielle sous l’égide de la Confédération Mondiale des Activités Subaquatiques (CMAS).
Depuis, le rugby subaquatique s’est développé à l’international, avec des clubs et des compétitions en Europe, en Amérique latine et en Asie. Aujourd’hui, l’Allemagne, la Norvège et la Colombie comptent parmi les nations phares de la discipline.Un jeu en trois dimensions
Contrairement au rugby classique ou même au water-polo, le rugby subaquatique se joue en trois dimensions, ce qui en fait l’un des rares sports où l’espace de jeu est véritablement volumétrique. Le terrain est une piscine de 3,5 à 5 mètres de profondeur, et le but du jeu est simple : déposer un ballon lesté dans le panier adverse, fixé au fond du bassin.
Chaque équipe compte six joueurs en action et six remplaçants, qui alternent en permanence grâce à des changements libres. Le ballon, rempli d’eau salée pour qu’il coule lentement, est échangé par passes courtes sous l’eau, sans jamais pouvoir remonter à la surface. Les joueurs, équipés de palmes, d’un masque et d’un tuba, doivent donc allier apnée, rapidité et stratégie pour progresser tout en évitant les contacts trop brutaux.
Les règles interdisent les comportements dangereux : pas de coups, pas de saisie du masque ou du tuba, et surtout pas de jeu en surface. Cela n’empêche pas le rugby subaquatique d’être un sport physiquement exigeant, où la gestion de l’effort et de la respiration est essentielle.

Un sport de compétition en plein essor
Bien que peu médiatisé, le rugby subaquatique dispose d’un circuit compétitif solide. La CMAS organise depuis 1980 des championnats du monde, et plusieurs tournois majeurs rythment la saison internationale, notamment en Europe et en Amérique latine. L’Allemagne, la Norvège et la Colombie dominent souvent les podiums, mais d’autres nations, comme la France, progressent rapidement.
En France, le rugby subaquatique reste encore un sport de niche, mais des clubs existent dans plusieurs villes, notamment à Paris, Bordeaux, Puy-l’Évêque, Albi et Toulouse. La Fédération Française d'Études et de Sports Sous-Marins (FFESSM) supervise son développement et organise des championnats nationaux.Qui peut pratiquer le rugby subaquatique ?
Si le rugby subaquatique peut sembler intimidant, il est ouvert à tous, à condition d’être à l’aise sous l’eau. La maîtrise de l’apnée et de la nage avec palmes est un atout, mais les débutants peuvent progresser rapidement en s’entraînant régulièrement. La plupart des clubs proposent des initiations et accueillent les nouveaux joueurs dans un bon esprit de camaraderie.Le matériel nécessaire
Le rugby subaquatique nécessite un équipement spécifique :- Un maillot de bain résistant- Un masque et un tuba pour voir et respirer en surface- Une paire de palmes courtes pour une meilleure maniabilité- Un casque de protection, semblable à celui utilisé en water-polo, pour protéger la tête et les oreilles des chocs- Un bon niveau de confort en apnée, qui s’améliore avec la pratique
Ce sport est souvent pratiqué en complément d’autres disciplines aquatiques comme l’apnée ou le hockey subaquatique, ce qui en fait une excellente activité pour développer endurance et technique sous l’eau.

Sport stratégique, le rugby subaquatique est aussi moins traumatisant pour les articulations grâce à l’apesanteur. Il développe la maîtrise du souffle, la gestion du stress et renforce l’esprit d’équipe, la communication étant limitée sous l’eau. Ludique, il mérite d’être découvert.