La pêche à la turlutte : une technique subtile pour séduire les céphalopodes

Pêche en mer
Par Figaronautisme.com

Les pêcheurs le savent bien : s’attaquer aux céphalopodes demande de la finesse et une bonne dose de patience. Contrairement aux carnassiers classiques, ces créatures fascinantes ne mordent pas à l’hameçon, mais capturent leurs proies avec leurs tentacules. C’est là qu’intervient la turlutte, un leurre redoutable conçu spécialement pour eux. Pourquoi cette technique est-elle si efficace ? Quels sont les meilleurs spots pour en profiter ? Et surtout, comment bien s’y prendre ? Plongeons dans cet art subtil où l’anticipation et la précision sont les maîtres-mots.

Les pêcheurs le savent bien : s’attaquer aux céphalopodes demande de la finesse et une bonne dose de patience. Contrairement aux carnassiers classiques, ces créatures fascinantes ne mordent pas à l’hameçon, mais capturent leurs proies avec leurs tentacules. C’est là qu’intervient la turlutte, un leurre redoutable conçu spécialement pour eux. Pourquoi cette technique est-elle si efficace ? Quels sont les meilleurs spots pour en profiter ? Et surtout, comment bien s’y prendre ? Plongeons dans cet art subtil où l’anticipation et la précision sont les maîtres-mots.

Un leurre ingénieux pour une pêche millimétrée
À la différence d’une pêche traditionnelle, où le poisson engame l’appât, la turlutte fonctionne sur un tout autre principe. Il s’agit d’un leurre allongé, souvent en forme de crevette ou de poisson, muni d’une ou plusieurs couronnes d’aiguilles acérées. Lorsqu’un calamar ou une seiche tente de s’en saisir avec ses tentacules, il se retrouve piégé sans possibilité de se décrocher.
Cette pêche demande un certain savoir-faire, car les céphalopodes sont des prédateurs méfiants et opportunistes. Contrairement aux poissons qui se jettent parfois impulsivement sur un appât, les calamars prennent le temps d’observer leur proie, la suivent, l’analysent avant de l’attaquer d’un mouvement rapide et précis. Toute l’astuce consiste donc à rendre la turlutte irrésistible, en imitant au mieux les mouvements d’un petit poisson ou d’une crevette en détresse.
La diversité des turluttes disponibles sur le marché permet d’adapter son matériel aux conditions du moment. Les modèles flottants, lestés ou encore phosphorescents offrent une palette de possibilités pour s’adapter aux différentes profondeurs et aux variations de luminosité.

Pourquoi opter pour cette technique ?
Si la turlutte séduit tant les pêcheurs, c’est avant tout pour son efficacité. Contrairement aux casiers ou aux filets, qui immobilisent les céphalopodes et peuvent capturer des juvéniles non désirés, elle permet une pêche sélective. Le pêcheur peut ainsi choisir de relâcher un spécimen trop petit ou, au contraire, se concentrer sur les zones où évoluent les plus beaux calamars.
C’est aussi une technique active et ludique. Chaque prise est un combat où il faut rester attentif au moindre frémissement de la ligne. Le calamar, lorsqu’il est piqué, a tendance à reculer rapidement en expulsant de l’eau, ce qui se traduit par une sensation très particulière dans le scion de la canne. Une montée d’adrénaline garantie !
Enfin, la turlutte offre un avantage indéniable en termes de simplicité et de coût. Pas besoin de vifs, d’appâts fragiles ou d’un matériel onéreux. Une canne adaptée, un moulinet bien réglé et quelques turluttes suffisent pour partir à l’assaut des fonds marins.

Où et quand pratiquer la pêche à la turlutte ?
Les céphalopodes sont des créatures opportunistes qui affectionnent des zones bien précises. Les digues et les ports sont d’excellents terrains de chasse, notamment à la tombée de la nuit lorsque les lumières artificielles attirent les petits poissons. Les herbiers sous-marins et les fonds rocheux sont également des lieux privilégiés où ils viennent se nourrir en embuscade.
Les meilleures saisons pour cette pêche varient en fonction des régions. Sur la façade atlantique, les calamars commencent à se montrer dès l’automne et restent présents tout l’hiver. En Méditerranée, la pêche peut être productive quasiment toute l’année, avec un pic d’activité à la fin de l’été et en automne.
Quant aux conditions idéales, elles reposent sur deux éléments-clés : une eau relativement claire et un courant modéré. Une mer trop agitée rendra l’animation de la turlutte plus difficile et limitera la visibilité du leurre, tandis qu’une eau trop trouble compliquera la détection des attaques.

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Maîtriser l’animation pour tromper les céphalopodes
Si la turlutte est un leurre particulièrement efficace, son succès repose entièrement sur l’animation que le pêcheur lui imprime. Il ne suffit pas de la laisser traîner passivement dans l’eau : il faut lui donner vie.
L’une des techniques les plus utilisées est le "jerking", qui consiste à effectuer une série de petits coups de scion secs pour faire bondir la turlutte avant de la laisser redescendre lentement. C’est souvent à ce moment-là, lors de la descente, que le calamar frappe. L’attaque peut être discrète, une simple sensation de poids supplémentaire sur la ligne, ou plus brutale, avec une traction soudaine.
Une autre approche consiste à récupérer la ligne lentement et de façon linéaire, ce qui imite une proie en déplacement. Cette technique est particulièrement efficace pour les seiches, qui sont moins agressives que les calamars et préfèrent saisir une proie à faible vitesse.
Le choix du matériel a aussi son importance. Une canne légère et sensible permet de mieux ressentir les touches, tandis qu’une tresse fine améliore la détection des moindres mouvements. L’usage d’un bas de ligne en fluorocarbone est recommandé pour sa discrétion et sa résistance aux frottements.

Un plaisir qui se prolonge à table
L’un des grands plaisirs de la pêche à la turlutte, c’est aussi le festin qui suit. Rien ne vaut un calamar ultra-frais préparé quelques heures après sa capture. En sashimi, grillé à la plancha ou en sauce, les calamars et les seiches offrent une chair délicate et savoureuse, bien loin des versions surgelées du commerce.
Ce plaisir culinaire est d’autant plus appréciable que la pêche aux céphalopodes est souvent une aventure nocturne. Après une soirée passée sur les quais ou sur un bateau, rentrer avec quelques spécimens pour un dîner improvisé entre amis ou en famille est une récompense qui donne tout son sens à cette pratique.

Une technique accessible, mais exigeante
La pêche à la turlutte est une discipline qui demande de l’observation, de la patience et une certaine dextérité. Mais elle est aussi accessible à tous, du pêcheur débutant au plus aguerri. Son succès repose avant tout sur une bonne connaissance des habitudes des céphalopodes et sur la capacité du pêcheur à adapter son animation aux conditions du moment.
Avec un peu d’entraînement et en choisissant les bons spots, elle promet des sessions riches en sensations et en surprises. Alors, que vous soyez amateur de pêche ludique ou simplement curieux d’explorer une nouvelle approche, laissez-vous tenter par l’expérience. Qui sait ? Le frisson d’un calamar en pleine attaque pourrait bien vous rendre accro à cette technique aussi technique qu’addictive.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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