Pêcher la dorade royale : entre stratégie, patience et passion

Pêche en mer
Par Figaronautisme.com

Dans les eaux tempérées du littoral atlantique et méditerranéen, un poisson suscite à la fois fascination et défi chez les pêcheurs côtiers : la dorade royale (Sparus aurata). Ce poisson emblématique, reconnaissable à sa fameuse bande dorée entre les yeux, n’est pas seulement recherché pour sa chair fine et délicate. C’est aussi un véritable trophée pour les amateurs de pêche, tant sa méfiance et sa puissance en font un adversaire à la hauteur. Savoir quand, comment et avec quoi la traquer, c’est s’ouvrir les portes d’un art autant que d’une science. Décryptage d’une pêche aussi populaire que technique.

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Dans les eaux tempérées du littoral atlantique et méditerranéen, un poisson suscite à la fois fascination et défi chez les pêcheurs côtiers : la dorade royale (Sparus aurata). Ce poisson emblématique, reconnaissable à sa fameuse bande dorée entre les yeux, n’est pas seulement recherché pour sa chair fine et délicate. C’est aussi un véritable trophée pour les amateurs de pêche, tant sa méfiance et sa puissance en font un adversaire à la hauteur. Savoir quand, comment et avec quoi la traquer, c’est s’ouvrir les portes d’un art autant que d’une science. Décryptage d’une pêche aussi populaire que technique.

Une saisonnalité bien marquée : la patience du pêcheur récompensée
La dorade royale est un poisson côtier, qui affectionne particulièrement les fonds sablo-vaseux et les zones rocheuses riches en coquillages et vers. Elle se rapproche des côtes à partir du printemps, mais c’est véritablement entre mai et octobre que la pêche devient la plus fructueuse.
En Méditerranée, les premières chaleurs du printemps signalent son arrivée en force sur les fonds côtiers. Les herbiers de posidonies, les zones portuaires calmes ou les étendues sableuses deviennent ses terrains de jeu favoris. Sur la façade atlantique, notamment dans le bassin d’Arcachon, en Vendée ou dans les estuaires charentais, c’est plutôt à partir de juin que les dorades royales montrent le bout de leur museau.
Mais attention, la dorade n’est pas une proie facile. Très sensible aux variations de température, aux pressions atmosphériques et à la clarté de l’eau, elle peut se montrer extrêmement capricieuse. Une mer trop agitée ou une eau trop trouble peuvent la faire disparaître aussi vite qu’elle est arrivée. Les journées où la mer est calme, avec peu de houle et une pression stable, sont les plus favorables pour espérer ferrer une belle pièce.

Des techniques variées pour des comportements complexes
La dorade royale se mérite. Et pour cause, ce poisson possède une mâchoire puissante, capable de broyer coquillages et crustacés, et un comportement de "goûteur", qui la pousse à picorer longuement l'appât avant de véritablement mordre. Il faut donc ajuster sa technique à ce tempérament particulier.
La pêche à la calée, du bord ou en bateau, reste la plus répandue. Elle consiste à présenter l’appât posé sur le fond, lesté d’un plomb suffisamment discret pour ne pas éveiller la méfiance du poisson. Sur les plages méditerranéennes ou dans les passes atlantiques, les pêcheurs aguerris optent souvent pour des montages coulissants, avec un bas de ligne long (1,5 à 2 mètres) et un hameçon fin de fer, gage de discrétion.
Autre méthode plébiscitée : la pêche en surfcasting, notamment sur les plages ouvertes. Là, la distance fait la différence. Il faut pouvoir atteindre les fosses ou les cassures au large, où les dorades se tiennent à marée montante. Les pêcheurs expérimentés n’hésitent pas à employer de véritables canons à lancer, avec des cannes de plus de 4 mètres.
Enfin, certains passionnés ne jurent que par la pêche en bateau à la dandinette, où le montage, constitué de plusieurs empiles courtes, permet de prospecter activement différentes couches d’eau avec des appâts vivants ou des imitations.

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Appâts naturels : la clef de la réussite
Si la technique compte, l’appât est souvent l’élément décisif. Et sur ce point, la dorade royale fait preuve d’un certain raffinement.
Les vers marins (arénicole, bibi, ver américain) constituent des valeurs sûres, notamment en début de saison. Leur mouvement et leur odeur attirent les dorades de loin. Mais plus l’été avance, plus le poisson devient sélectif, préférant les coquillages vivants comme la moule, la coque, le couteau ou la telline. La palourde, quant à elle, reste une arme secrète pour les pêcheurs chevronnés, surtout dans les zones très pêchées où les dorades deviennent méfiantes.
Autre appât redoutable : le crabe vert, présenté vivant et accroché soigneusement pour le laisser gigoter au bout du fil. Ce mets de choix séduit les plus grosses pièces. « C’est avec ça que j’ai sorti ma plus belle dorade, 2,8 kg, du côté de Sète », raconte Jean-Marc, pêcheur passionné depuis vingt ans. « Mais il faut avoir les nerfs solides, elle te teste pendant dix minutes avant de mordre. »

Une pêche réglementée, pour une ressource préservée
Sous l’apparente abondance de la dorade royale se cache une réalité fragile. La pression de pêche, notamment professionnelle dans certaines zones, et la prolifération des filets maillants posent la question de la durabilité de la ressource.
Certaines régions ont déjà mis en place des quotas ou des tailles minimales de capture. En Méditerranée, par exemple, il est recommandé de relâcher les spécimens de moins de 23 cm, afin de permettre leur reproduction. Et les autorités multiplient les contrôles, particulièrement en été.
Les pêcheurs récréatifs, eux, s’organisent aussi. Des forums spécialisés comme celui de Pêche Méditerranée Passion ou Le Forum du Surfcasting Atlantique regorgent de conseils pour une pêche plus responsable. Le mot d’ordre : ne prélever que ce que l’on consomme, et relâcher les plus petits spécimens.

Une passion qui lie tradition et technicité
La pêche de la dorade royale est bien plus qu’un loisir : c’est un apprentissage constant, un lien intime avec la mer, ses cycles et ses caprices. Elle enseigne la patience, la rigueur, mais aussi l’humilité.
Dans les criques de l’Hérault, sur les plages charentaises ou les jetées du Pays basque, on croise ces passionnés, canne en main, le regard rivé sur la ligne. Certains viennent pour décrocher "la belle", d’autres pour transmettre un savoir-faire à leurs enfants. Tous ont en commun ce frisson discret, celui que l’on ressent quand, après de longues minutes de silence, le scion frémit... et qu’on sait que c’est elle.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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