
Créée en 1970 sous le nom de Course de l’Aurore, désormais organisée par OC Sport Pen Duick depuis 2012, La Solitaire est bien plus qu’un simple rendez-vous annuel : c’est une école d’excellence pour les marins en devenir comme pour les plus aguerris. Tous ceux qui ont usé leur ciré dans le cockpit des « Figaro » Bénéteau vous le diront : cette épreuve est unique et formatrice.
Une filière qui mène au sommet
Le meilleur exemple de cette trajectoire est sans doute Charlie Dalin, grand vainqueur du Vendée Globe 2024-2025. Ce skipper de l’IMOCA MACIF Santé Prévoyance n’a pourtant jamais remporté La Solitaire malgré huit participations. Mais il garde une admiration intacte pour cette course qui a forgé son niveau d’exigence :
« Selon moi, la filière Figaro est un passage obligatoire dans la carrière d’un marin », affirme-t-il.
Naviguer sur des monotypes, où seul le talent fait la différence, impose une remise en question permanente. « Tu ne peux compter que sur toi-même. Il faut être dessus constamment. Elle apprend à connaître ses limites, à les repousser bien au-delà de ce qui est humainement possible. » Le format est intense, dense, et requiert une condition physique irréprochable.
Malgré ses cinq podiums, Charlie rêve encore d’y retourner :
« Je n’ai pas cette victoire sur La Solitaire. J’aimerais beaucoup pouvoir revenir. Ce qui est frustrant, c’est que je sais exactement où j’ai perdu mes courses. »
Car au-delà de la navigation pure, La Solitaire enseigne aussi la gestion d’un projet dans sa globalité : budget, équipe, stratégie sportive, communication. Une véritable immersion dans les réalités de la course au large.

Une école de précision pour Justine Mettraux
Première femme à terminer le Vendée Globe, Justine Mettraux, skipper de TEAMWORK - Team SNEF, s’est elle aussi construite dans le giron du Figaro. Elle y a passé quatre années intenses :
« Le circuit Figaro et La Solitaire du Figaro ont été une étape importante pour moi dans ma vie de marin. Je voulais aller chercher la discipline de cette classe, le haut niveau imposé par cette monotypie, et un endroit où performer dans tous les aspects de la navigation. »
Selon elle, il n’existe pas d’autre circuit en solitaire aussi exigeant :
« Il faut affiner ses compétences dans tous les domaines. Une discipline qui permet de s’améliorer à la barre, en réglages, mais aussi de devenir un très bon navigateur. [...] C’est également la classe de la finesse et de la précision. »
Si la participation à La Solitaire n’est pas une obligation, elle reste un tremplin incomparable vers le très haut niveau.
« Selon moi, cette course est un réel plus afin d’acquérir l’expérience et l’exigence nécessaires », conclut-elle.
Corentin Horeau, vainqueur de l’édition 2023, ne dit pas autre chose :
« Tous les curseurs sont poussés à l’extrême. C’est ça qui fait la difficulté de cette course. »
Passionné par cette classe, il rappelle le prestige de ceux qui l’ont fait briller : Armel Le Cléac’h, Yann Eliès, Michel Desjoyeaux... autant de noms qui résonnent dans l’histoire de la course au large.
Et il perpétue à son tour cette tradition, ayant récemment pris le départ de la Transat Paprec en double avec Lola Billy.

Une école de la rigueur selon Desjoyeaux
Même Michel Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée Globe, surnommé le "professeur", résume parfaitement l’essence de cette course : « La rigueur sur La Solitaire du Figaro Paprec sert toute sa vie. »
Depuis 55 ans, cette course forme les marins de demain et permet aux plus jeunes, les « bizuths », de faire leurs premiers pas dans le monde très exigeant de la course au large. C’est une école de l’humilité, du courage et de la persévérance, où chaque mille est un pas vers une carrière.
En 2025, La Solitaire écrira une nouvelle page de son histoire. Qui saura faire preuve de la plus grande régularité, mais aussi d’audace et de témérité ? Qui succédera à l’Irlandais Tom Dolan, magnifique vainqueur en 2024 ?
Réponse à la fin du mois de septembre, au terme d’une course toujours aussi rude, aussi inspirante, aussi légendaire.
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